Emmanuel Macron s’inquiète de visées hégémoniques de Pékin

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Le président français développe simultanément un discours de séduction et de fermeté vis-à-vis de la Chine.

Par Marc Semo Publié aujourd’hui à 11h00

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Emmanuel Macron, en janvier 2018 à Pékin.
Emmanuel Macron, en janvier 2018 à Pékin. MARK SCHIEFELBEIN / AFP

Dans ses discours, Emmanuel Macron prend toujours soin de rappeler le poids de la Chine et de saluer son rôle dans l’économie mondiale ainsi que ses efforts pour promouvoir un multilatéralisme efficace. Au-delà de ces très convenus hommages diplomatiques, le président français reste pourtant l’un de ceux qui, parmi ses pairs européens, ont le langage le plus ferme vis-à-vis de Pékin. Le chef de l’Etat, dont le nom de famille adapté en chinois « Ma Ke Long » signifie « cheval qui dompte le dragon » n’hésite pas en effet à dire aussi ce qui fâche.

Comme de déclarer que « l’Union européenne devrait avoir une approche coordonnée » face à la Chine, critiquant implicitement le cavalier seul de pays tels que l’Italie, qui s’apprête à signer un mémorandum d’entente sur sa participation au projet chinois des « nouvelles routes de la soie » lors de la tournée européenne de Xi Jinping. Paris insiste notamment sur le nécessaire filtrage des investissements comme sur la réciprocité en matière d’accès aux marchés. La visite du président chinois à Nice, puis à Paris, du 24 au 26 mars, sera l’occasion de mettre à plat toutes ces questions en cette année du cinquante cinquième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques franco-chinoises.

« Par multilatéralisme et par libre-échange, Emmanuel Macron et Xi Jinping entendent des choses très différentes ; il y a un fossé entre les définitions, et c’est beaucoup plus qu’un simple écart lexical. D’où la volonté des autorités françaises de dire les choses le plus précisément possible », explique Alice Ekman, responsable du programme Chine de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Ainsi le président français rappelait encore à Nairobi le 13 mars que « les routes de la soie, ouvertes par Marco Polo, doivent fonctionner dans les deux sens ».

« Esprit d’équilibre et de réciprocité »

« La Chine est une grande puissance économique et géopolitique, et c’est une bonne chose qu’elle participe au développement de nombreux pays, mais je crois à l’esprit d’équilibre et de réciprocité », expliquait-il à la fin d’un périple de quatre jours en Afrique de l’Est, où Pékin est omniprésent économiquement et politiquement – et militairement, avec une base à Djibouti. Le chef de l’Etat a mis en garde ses interlocuteurs sur la dangerosité d’être dépendant d’un seul investisseur et d’un seul créancier, craignant que « cela ne remette en cause la souveraineté de ces pays et ne fragilise leur économie ».

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