Embarras arabe sur le projet d’annexion d’Israël en Cisjordanie

0
202

[ad_1]

Manifestation contre le projet d’annexion de la Cisjordanie, le 19 juin à Susya, près d’Hébron.

C’est le genre de dilemme dont les Etats arabes se passeraient bien, mais auquel ils ont dû s’habituer ces dernières années du fait de l’unilatéralisme israélo-américain. Après la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu en 2017, puis la reconnaissance, toujours par la Maison Blanche, de l’annexion du Golan par Israël en 2019 et, enfin, l’annonce du plan de paix de Donald Trump en janvier, la possibilité que le gouvernement israélien annexe à partir du 1er juillet une partie de la Cisjordanie place les capitales arabes une nouvelle fois en porte-à-faux.

Leurs dirigeants se retrouvent obligés de jongler entre, d’un côté, leur positionnement propalestinien traditionnel et une opinion publique très majoritairement hostile à Israël et, de l’autre, leur dépendance militaire et financière vis-à-vis des Etats-Unis, et pour certains d’entre eux, comme les monarques du Golfe, des intérêts croisés de plus en nombreux avec le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Quel sera le statut des Palestiniens qui vivent là ? » : dans la vallée du Jourdain, la peur de l’annexion par Israël

Le royaume de Jordanie, limitrophe de la Cisjordanie, a adopté la position la plus ferme. Le roi Abdallah, dont les sujets sont pour moitié d’origine palestinienne, enchaîne les coups de téléphone et les vidéoconférences avec ses pairs arabes, l’administration américaine et les responsables européens, brandissant le spectre d’un « conflit majeur » en cas d’annexion. « Je ne veux pas proférer de menaces (…), mais nous considérons toutes les options », a-t-il expliqué au magazine allemand Der Spiegel, en réponse à une question sur l’éventualité qu’Amman réagisse à un fait accompli israélien par la révocation de l’accord de paix signé avec son voisin juif en 1994.

Le royaume hachémite sait que toute mesure d’annexion, qu’elle soit limitée à des blocs de colonies ou bien qu’elle recouvre l’ensemble de la vallée du Jourdain, enterrerait définitivement la solution à deux Etats, socle du processus de paix au Proche-Orient. Amman redoute que dans une telle situation, Israël, qui ne veut pas d’une majorité non juive dans les territoires sous son contrôle, ne pousse les Palestiniens vers le sol jordanien.

« Campagne de lobbying »

Pour contrer ce scénario, possiblement fatal pour sa dynastie, le roi Abdallah doit jouer serré. Une rupture des relations avec Israël ferait peser le risque d’une suspension de l’aide financière allouée par Washington à la monarchie. Une manne de 1 milliard de dollars par an, vitale pour ce pays dépourvu de ressources naturelles.

Il vous reste 60.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: