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Comme l’ont montré les résultats des régionales en Thuringe, l’Allemagne semble de plus en plus difficile à gouverner, ce qui n’est pas sans conséquence pour le couple franco-allemand, estime l’historien dans une tribune au « Monde ».
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Ce qui vient de se passer aux élections dans le Land de Thuringe n’est pas seulement une défaite de plus pour la démocratie-chrétienne (CDU) de la chancelière Angela Merkel. C’est le signe d’un bouleversement durable du système politique allemand.
Certes les chrétiens-démocrates subissent une défaite historique : ils chutent d’un peu plus de onze points par rapport au dernier scrutin régional, en 2014, et n’obtiennent que 21,8 % des voix ; le SPD, leur partenaire social-démocrate dans le gouvernement fédéral de coalition, passe en dessous de la barre des 10 % : à 8,2 %, il perd pratiquement quatre points en cinq ans.
Mais à la différence de ce qui se passe à Berlin, où la CDU et le SPD gouvernent ensemble au niveau fédéral, le Land de Thuringe était dirigé, durant la mandature qui s’achève, par une coalition dite « rouge-rouge-verte », c’est-à-dire réunissant le SPD, Die Linke et les écologistes. Les projections provisoires font tomber cette coalition juste en dessous de la majorité en sièges. Pour rester aux affaires, il faudrait que ces trois partis s’adjoignent les élus du FDP (libéraux-démocrates) ; on aurait pour la première fois dans l’histoire de l’Allemagne réunifiée une coalition gouvernementale à quatre.
Le refus ouvert de l’AfD d’adhérer au travail de mémoire sur le nazisme rend impossible toute coalition
On ne voit pas, en fait quelle autre majorité pourrait se dessiner dans la mesure où aucun des partis que nous venons d’énumérer ne voudra gouverner avec les conservateurs nationalistes de l’Alternative für Deutschland (AfD), qui arrivent en deuxième position à l’élection, avec presque 23,4 % des voix. Une coalition CDU-FDP-AfD aurait la majorité absolue ; mais elle est impensable un mois après l’attentat de Halle et tant que l’AfD n’aura pas fait le ménage dans ses rangs : cette formation ne cesse de reprocher à la CDU de refuser une alliance mais c’est elle qui a laissé, durant ses années de croissance rapide, entre 2014 et 2017, des nationalistes durs venir constituer son encadrement local. Régulièrement, le refus ouvert d’adhérer au travail de mémoire sur le nazisme rend impossible toute coalition.
La fracture Est-Ouest toujours là
L’Allemagne s’enfonce d’autant plus dans les difficultés politiques que l’AfD est en hausse du fait de la mobilisation des abstentionnistes. Une autre caractéristique de ce vote est l’augmentation de presque 13 % de la participation. L’analyse plus fine des résultats montre, en effet, qu’une partie des électeurs qui avaient cessé de voter pour la CDU et le FDP et s’abstenaient reviennent dans l’isoloir pour voter AfD. L’Allemagne de l’Est se mobilise doublement autour des deux partis jugés protestataires dans l’ouest du pays : l’AfD d’une part, Die Linke d’autre part.
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