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Lorsque Ebrahim Raïssi a pris la parole, samedi 15 mai, devant une foule de journalistes, après son inscription pour l’élection présidentielle du 18 juin, beaucoup ont été surpris de l’amélioration de son niveau de diction. Ce grand espoir du camp conservateur n’écorchait plus ses mots et ne manquait pas de souffle, comme cela était le cas lors de la campagne présidentielle en 2017, où il avait fini en deuxième position, derrière le président Hassan Rohani. « Je me place en adversaire de la corruption, de l’incompétence et du mode de vie luxueux [de certains dirigeants] », a lancé l’homme, vêtu de noir, puissant chef de l’autorité judiciaire iranienne.
Bien que M. Raïssi, 60 ans, se dise « indépendant », le Conseil de l’unité des conservateurs, regroupant la majorité des groupes ultraconservateurs et une partie des conservateurs traditionnels, lui avait, dès début mai, apporté son soutien, précisant que, dans le cas où il serait candidat, 90 % des candidats appartenant à cette aile se retireraient à son profit et que « l’unité serait facile ».
Les candidats à la présidentielle ont déposé entre le 11 et le 15 mai leur candidature au ministère de l’intérieur, à Téhéran. Le conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu (composé de six juristes, choisis par le chef de la justice, et de six membres du clergé, nommés par le Guide suprême, Ali Khamenei), étudie en ce moment les candidatures et disqualifie celles qu’il juge aller à l’encontre de l’islam et de la République islamique. La plupart des candidatures seront ainsi rejetées.
Les difficultés du camp modéré
Parmi les conservateurs, à part Ebrahim Raïssi (qui, en 2017, a obtenu 16 millions des votes, soit 38 %), d’autres candidats se sont également inscrits, dont de nombreux membres des gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pays. C’est le cas de l’ancien ministre de la défense Hossein Dehghan et de l’ancien négociateur en chef du dossier nucléaire Saïd Jalili. Mais ces derniers risquent de se retirer à l’approche du scrutin en faveur du chef de l’autorité judiciaire.
Parmi les plus modérés et les soutiens de la détente avec la communauté internationale figurent le chef du Parlement Ali Larijani (2008-2020) et l’actuel vice-président, Eshagh Jahangiri. Pour le moment, aucun ne provoque l’enthousiasme des électeurs de la classe moyenne libérale et des minorités ethniques et religieuses, qui constituaient la principale base électorale des réformateurs et du président Hassan Rohani, l’architecte de l’accord sur le dossier nucléaire de Téhéran de 2015, avec les puissances internationales. Cette base est aujourd’hui très déçue du bilan du gouvernement, aussi bien économiquement que socialement, et peut être tentée par l’abstention. Dans ce contexte, explique un analyste politique depuis Téhéran, qui préfère rester anonyme, « la participation risque d’être très faible, ce qui favorisera l’élection d’Ebrahim Raïssi comme le prochain président de la République islamique ».
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