EastMed, le projet de gazoduc destiné à contrer la Turquie

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Le président chypriote Nicos Anastasiadis, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le 2 janvier à Athènes.
Le président chypriote Nicos Anastasiadis, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le 2 janvier à Athènes. Uncredited / AP

« Le gazoduc EastMed peut être un rêve pour certains et un cauchemar pour d’autres, mais aujourd’hui, nous posons les bases de sa réalisation (…). Il permet d’ouvrir une nouvelle voie, de diversifier les ressources, comme le veut la stratégie européenne », a déclaré, jeudi 2 janvier, le ministre grec de l’environnement et de l’énergie, Kostis Hadzidakis, en prélude à la signature, à Athènes, de l’accord entre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le président chypriote, Nicos Anastasiades, et le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

D’une longueur d’environ 2 000 kilomètres, l’EastMed, dont une grande partie sera sous-marine, doit permettre de transporter entre 9 milliards et 11 milliards de mètres cubes (m3) de gaz naturel par an depuis les réserves offshore au large de Chypre et d’Israël vers la Grèce, puis vers le reste de l’Union européenne. L’Italie, qui n’était pas représentée jeudi à Athènes, a cependant déjà exprimé son intérêt à rejoindre ultérieurement le projet.

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Selon le ministère grec de l’environnement et de l’énergie, « l’accord revêt un intérêt géopolitique important pour la Grèce, qui peut devenir une plaque tournante de distribution du gaz à l’échelle européenne ». Mais c’est surtout la ruée turque vers les hydrocarbures en Méditerranée orientale qui ont poussé la Grèce, Chypre et Israël à s’unir et à accélérer la signature de cet accord. La découverte d’hydrocarbures au large de Chypre s’est traduite ces dernières années par une course à l’exploitation gazière et pétrolière. Ankara a envoyé plusieurs fois, ces derniers mois, des navires de forage dans la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre, en dépit des sanctions européennes. Une source européenne confirme que, dans ce contexte de tensions, « le soutien de l’UE au projet de gazoduc est un signal fort » envoyé à la Turquie.

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D’autant plus que, le 27 novembre 2019, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a franchi un nouveau palier en signant un accord maritime et militaire avec Faïez Sarraj, chef du gouvernement libyen d’accord national (GAN), qui englobe des zones maritimes à proximité de la Crète et des îles grecques de Karpathos, de Rhodes et de Kastellorizo. La Libye « est notre voisin maritime naturel, pas celui de la Turquie », s’est agacé le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, dans une interview, dimanche 29 décembre, à l’hebdomadaire To Vima.

Soutien timoré de l’UE

Le 6 décembre 2019, face à son refus de fournir des informations sur cet accord turco-libyen au ministère grec des affaires étrangères, l’ambassadeur libyen à Athènes a été expulsé. Le 22 décembre, le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dendias, effectuait des visites éclair à Benghazi (Cyrénaïque) – où siège le pouvoir libyen rival duGAN de Sarraj –, en Egypte et à Chypre, pour contrer le projet turco-libyen. Cette crise diplomatique en Méditerranée orientale est un dégât collatéral de la guerre civile en Libye. Victime d’un assaut militaire d’ampleur depuis avril par le maréchal dissident Khalifa Haftar – activement soutenu par l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite –, le GAN de Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, n’a eu d’autre recours que de requérir le soutien des Turcs, qui ont profité de l’occasion pour imposer leurs intérêts maritimes.

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