Du Sénégal à l’Indonésie, au premier jour du ramadan, « il n’y a pas le même engouement ni la même ambiance »

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Des mulsumans d’Indonésie se réunissent dans une mosquée de Madiun, dans la province de Java, le 24 avril.
Des mulsumans d’Indonésie se réunissent dans une mosquée de Madiun, dans la province de Java, le 24 avril. ANTARA FOTO / via REUTERS

Le premier jour de jeûne du ramadan s’est achevé dans une grande partie du monde musulman, vendredi 24 avril, alors que de l’Afrique de l’Ouest à l’Indonésie, il subit les conséquences de l’épidémie de Covid-19.

Les restrictions liées au confinement mises en place dans la grande majorité des pays où l’islam est majoritaire changent la nature du mois béni et festif, habituellement propice aux grandes réunions familiales, aux longues sorties nocturnes dans des rues et des cafés bondées après la rupture du jeûne ou à de copieux achats. Cette année, les sociétés musulmanes entament un ramadan plus terne et plus solitaire, privé de sa dimension sociale tandis que les conséquences économiques de la crise suscitent les inquiétudes.

Au Sénégal, où la crise est venue se greffer à l’état d’urgence sanitaire, c’est l’inquiétude qui domine. Mama Sidibe recouvre son petit stand de légumes d’un drap blanc à 16 heures la veille du ramadan, qui commence ce samedi 25 avril dans le pays. La journée a été maigre dans ce marché populaire de Dakar.

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« C’est dur, je n’ai pas beaucoup de clients et le marché ferme quatre heures plus tôt que d’habitude à cause du coronavirus », se plaint la mère de cinq enfants qui appréhende avec inquiétude le mois béni, habituellement un mois de forte consommation. « D’habitude, les Baye Fall, liés à la confrérie mouride, nous donnent un café et à manger pour nous réchauffer le corps au moment de la rupture du jeûne », se rappelle-t-elle déjà avec nostalgie, masque blanc en tissu devant la bouche.

Un mois de spiritualité « gâché » par la pandémie

Son mari ne travaillant pas, elle attend avec impatience l’aide alimentaire qui devrait être distribuée dans le cadre du plan de riposte du président Macky Sall. Ce dernier a annoncé la création d’un fonds de 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros) pour faire face à la crise. Mais pour l’instant, la commerçante n’a rien reçu.

Le mois de jeûne est chamboulé dans ce pays de 16 millions d’habitants, à 95 % musulmans, où 545 cas ont été déclarés positifs au Covid-19, dont sept décédés. Dès le 23 mars, le chef de l’Etat sénégalais avait déclaré l’état d’urgence, ainsi qu’un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin. Les rassemblements et prières collectives sont maintenant interdits, les mosquées sont fermées et le port du masque est devenu obligatoire.

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Des mesures en partie remises en question par certaines associations, comme la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal. « Nous avons demandé une réduction du temps de couvre-feu et l’ouverture restreinte et en toute sécurité des mosquées », explique Ismaila Ndiaye, membre du bureau de cette association, qui rappelle tout de même que « respecter les mesures médicales et la distanciation sociale, c’est aussi une obligation religieuse car il faut éviter de porter atteinte à sa vie ou à la vie d’autrui. »

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