Douze ans de prison pour le « kleptocrate » Najib Razak, un haut fait démocratique en Malaisie

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« Ce n’est pas la fin du monde », a déclaré Najib Razak devant ses partisans au sortir du tribunal. « Je suis innocent ! », a-t-il répété.

Le verdict rendu mardi 28 juillet par un juge de la haute cour de Kuala Lumpur est sans précédent dans l’histoire de la Malaisie : l’ancien premier ministre Najib Razak, chassé du pouvoir lors des élections de 2018, a été condamné à douze ans de prison pour corruption, blanchiment d’argent et abus de pouvoir. Il a également été condamné à payer une amende de 210 millions de ringgits (42 millions d’euros). Une telle sentence pour un tel homme est une première dans une nation dont le crédit démocratique s’était affaissé, précisément durant les neuf années au pouvoir du « kleptocrate en chef ».

L’ex-premier ministre était accusé mardi de sept chefs d’accusation liés au détournement de 42 millions de ringgits (8,4 millions d’euros) d’une filiale du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Il s’agit là d’un scandale aux ramifications complexes et internationales dans le cadre duquel des sommes colossales d’argent public, sans doute des milliards de dollars, ont été siphonnées par un certain nombre d’escrocs en lien avec le « système Najib ». Les sommes concernées portent notamment sur l’achat d’un yacht, d’une toile de Picasso et du financement du film Le Loup de Wall Street, réalisé par Martin Scorsese.

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Pour chacun des six principaux chefs d’accusation, le prévenu encourait une peine d’une dizaine d’années : au lieu d’être additionnés, ils ont été fondus en une seule sentence de douze ans. Najib Razak a plaidé non coupable, affirmant avoir été abusé par d’anciens affidés.

L’ex-homme fort de la fédération, âgé de 67 ans, avait instauré entre 2009 et 2018 un régime aux fortes tendances autoritaires et son « règne » sulfureux fut entaché de sordides histoires de règlements de compte et d’éliminations de témoins gênants. Eduqué au Royaume-Uni, parlant anglais avec un accent de l’élite britannique, fils et neveu d’anciens premiers ministres, cette étoile de l’establishment n’aura finalement pas été épargné par une justice dont la réputation n’a pas toujours été celle d’une indépendance excessive.

« Je suis innocent ! »

L’actuel premier ministre, Muhyiddin Yassin, qui fut un des proches de « Najib », comme tout le monde surnomme ce dernier en Malaisie, a déclaré dans un communiqué que le gouvernement « respectait » le verdict du tribunal et avait « pleinement confiance » dans la justice de son pays. Après le verdict, le chef de l’opposition et inlassable premier ministre putatif, Anwar Ibrahim, a estimé que, « durant plus d’une décennie, le scandale 1MDB a été une tache sur la réputation de la nation et une source majeure de colère pour le peuple malaisien ».

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