Donald Trump tente de rassurer les alliés de la coalition anti-EI

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Les partenaires des Etats-Unis déplorent leur retrait annoncé de Syrie, alors que le groupe djihadiste reste selon eux une menace.

Par Gilles Paris et Marie Bourreau Publié aujourd’hui à 10h42

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Un soldat des Forces démocratiques syriennes à Baghouz, dans l’est de la Syrie, le 2 février.
Un soldat des Forces démocratiques syriennes à Baghouz, dans l’est de la Syrie, le 2 février. DELIL SOULEIMAN / AFP

Donald Trump se savait attendu. Le président des Etats-Unis a donc tenté de rassurer ses alliés de la coalition internationale créée par son prédécesseur pour lutter contre l’organisation Etat islamique (EI) rassemblés à Washington, mercredi 6 février. En annonçant le 19 décembre le retrait des forces spéciales américaines du nord-est de la Syrie où elles luttaient contre les djihadistes, Donald Trump a pris tout le monde de court. Sa décision a provoqué la démission de son secrétaire à la défense, James Mattis, puis de celle du coordinateur de cette coalition de 74 pays, Brett McGurk. Et sa proclamation de la victoire sur l’EI n’a pas convaincu.

Mercredi, le président a tenté de prendre en compte les réserves auxquelles il s’est heurté, sans reculer sur son objectif. Son secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, avait préparé le terrain un peu plus tôt. « Nous continuerons à mener cette lutte à vos côtés », avait-il assuré dès l’ouverture de la réunion à l’intention des partenaires des Etats-Unis. « Le retrait des troupes américaines est essentiellement un changement tactique, ce n’est pas un changement de mission » mais « une nouvelle étape pour un vieux combat », a-t-il dit.

« L’EI conserve ses ressources »

Donald Trump s’est appuyé sur les progrès enregistrés sur le terrain, présentés comme décisifs, pour conforter cette thèse qui justifierait le retrait militaire. « L’annonce formelle que nous avons repris 100 % du “califat” devrait être faite la semaine prochaine », a-t-il assuré, soucieux cependant de ne pas « l’annoncer trop tôt ». Mais il a aussi reconnu que resteraient sans doute sur place, pour longtemps, des groupes « qui peuvent être dangereux », même privés de leur territoire et de leurs moyens, et contre lesquels les Etats-Unis continueront « de faire le nécessaire ».

L’administration a changé de ton par rapport au communiqué de victoire du 19 décembre, sans doute pour éviter le précédent désastreux de la « mission accomplie » claironnée par George W. Bush en mai 2003, avant l’effondrement de l’Irak. Le Pentagone ne se prive pas d’ailleurs de mettre en garde contre toute tentation triomphaliste. Joseph Votel, le patron du Centcom, le commandement régional américain qui comprend le Moyen-Orient, l’a encore fait mardi devant la commission des forces armées du Sénat.

« Le terrain durement gagné par la coalition sur le champ de bataille ne peut être préservé qu’en maintenant la pression sur un EI aujourd’hui largement dispersé et désagrégé » mais « qui conserve ses dirigeants, ses combattants, ses organisateurs, ses ressources et l’idéologie qui alimente ses efforts », a-t-il assuré. Un rapport du Pentagone est plus alarmiste, indiquant que « si les gouvernements nationaux et locaux d’Irak et de Syrie ne prennent pas correctement en compte les revendications socio-économiques, politiques et communautaires des sunnites, l’EI pourrait ressusciter en Syrie d’ici six à douze mois ».

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