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Donald Trump a tenté de retourner un coup d’éclat de Nancy Pelosi à son avantage – ce qui n’a pas du tout plu à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, qui a demandé à Facebook et Twitter d’agir – en vain.
Mercredi 5 février, le président des Etats-Unis prononçait le traditionnel discours sur l’état de l’Union. Dans le champ de la caméra, juste derrière lui, se trouve Nancy Pelosi. A la fin de l’allocution, celle-ci déchire ostensiblement le texte du discours qu’elle tient entre les mains. L’image fait le tour du monde.
Le lendemain, Donald Trump publie sur les réseaux sociaux une vidéo visant à critiquer ce geste médiatique. Intitulée « De puissantes histoires américaines réduites en pièces par Nancy Pelosi », elle dure cinq minutes et enchaîne plusieurs extraits du discours. On y voit, entre autres, Donald Trump rendre hommage à des soldats américains, saluer la baisse du chômage chez les Afro-Américains, annoncer à une jeune fille qu’elle disposera d’une bourse pour ses études et révéler à une femme en larmes que son époux militaire est de retour du terrain, le tout accompagné d’une musique larmoyante.
Chacune de ces séquences est ponctuée de l’image de Nancy Pelosi déchirant le discours du président américain. Le message que veut faire passer Donald Trump est clair : en déchirant l’intégralité du texte, Nancy Pelosi renie également ces instants.
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« Une honte »
Pour le clan Pelosi, le contenu de cette vidéo relève du mensonge et de la manipulation. « Les Américains savent que le président n’a aucun scrupule quand il s’agit de leur mentir – mais c’est une honte de voir Twitter et Facebook, où s’informent des millions de personnes, faire la même chose », s’est offusqué Drew Hammill, le chef de cabinet de Nancy Pelosi. « Cette fausse vidéo de Nancy Pelosi est conçue pour tromper les Américains et leur mentir », assure-t-il. « En la laissant en ligne, ces plates-formes nous rappellent à nouveau qu’elles s’intéressent davantage aux intérêts de leurs actionnaires qu’à ceux des citoyens. »
Le cabinet de Nancy Pelosi souligne, par exemple, que la démocrate s’est levée et a applaudi au moment de l’hommage rendu à Charles McGee, dernier pilote encore en vie des Tuskegee Airmen, un groupe d’aviateurs afro-américains de la seconde guerre mondiale. Alors que le montage publié par Donald Trump la montre en train de déchirer le discours, a déploré le cabinet, peut-on lire sur le site de la chaîne américaine CNBC.
Ni Facebook, où la vidéo a engrangé plus de 3 millions de vues, ni Twitter (près de 10 millions) n’ont accepté de retirer la vidéo. Andy Stone, un porte-parole de Facebook, a publié une réponse acide à Drew Hammill : « Excusez-moi, prétendez-vous que le président n’a pas prononcé ces mots et que [Nancy Pelosi] n’a pas déchiré le discours ? » Avant de préciser : « Si je vous demande si les choses qui apparaissent dans cette vidéo ont bel et bien existé, c’est parce que cela est central dans nos règles qui encadrent ce type de contenus. »
Des règles sur les vidéos trafiquées
Facebook, dont les règles sur les fausses informations sont particulièrement scrutées en cette année d’élection présidentielle américaine, avait précisé en janvier sa politique sur les vidéos « trafiquées et trompeuses ». Facebook s’engageait alors à les supprimer si elles avaient été « éditées (…) de façon à faire croire que quelqu’un a prononcé des mots qu’il n’a en fait jamais prononcés ». Le réseau social soulignait qu’il fallait aussi que l’auteur de la vidéo a sciemment tenté de la faire passer pour authentique. Les critères ne sont donc pas réunis, selon Facebook, pour supprimer la vidéo publiée par Donald Trump. « Sur quelle planète vivez-vous ? », s’est emporté Andy Stone. « Cette vidéo a été trafiquée afin de tromper. Supprimez-la. »
Twitter a également refusé de bannir la vidéo. Son règlement va toutefois bientôt changer. Le réseau social a récemment annoncé qu’à partir du 5 mars, de nouvelles règles allaient prohiber certaines « vidéos trafiquées », en fonction de trois critères : « La vidéo a-t-elle été trafiquée de façon significative ? », « A-t-elle été partagée de façon à faire croire qu’elle était vraie ? », « Son contenu peut-il avoir un impact sur la sécurité publique ou causer des dommages sérieux ? »
Parodie
L’équipe de Nancy Pelosi avait déjà été échaudée l’an dernier par une vidéo trafiquée de la démocrate. On la voyait lors d’une intervention publique parler lentement et articuler avec difficulté, comme ivre – la vidéo avait en fait été ralentie afin de générer cet effet.
« Si Nancy Pelosi craint les images d’elle déchirant le discours, alors c’est qu’elle n’aurait pas dû déchirer le discours », a ironisé Tim Murtaugh, un des porte-parole de la campagne de Donald Trump, dans les colonnes du New York Times samedi. Son équipe a également affirmé au quotidien américain que cette vidéo relevait par ailleurs clairement de la parodie.
A l’approche des élections américaines, la façon dont les règles seront appliquées par les plates-formes seront mises à rude épreuve, certaines étant encore relativement floues et soumises à interprétation.
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