Donald Trump, l’Ecosse et la guerre du golf

0
186

[ad_1]

Par Raphaëlle Rérolle

Le président-milliardaire doit déposer, jeudi 25 avril, un projet d’extension du parcours qu’il a fait construire près d’Aberdeen, en 2012. Les riverains se mobilisent contre ce nouveau programme de la Trump Organization.

Autrefois, David Milne jouissait d’une vue imprenable sur la mer du Nord. De son salon vitré, ce jeune retraité pouvait embrasser d’un seul regard toute la côte allant d’Aberdeen à Peterhead : des ajoncs vert foncé, une vaste étendue de dunes parsemées d’herbes hautes, puis les vagues couleur d’ardoise. « Juste là », indique-t-il en montrant l’extrémité de sa petite pelouse bien tondue, où des jonquilles poussent leurs têtes jaunes contre le ciel gris. L’ensemble formait un site d’intérêt scientifique particulier (SSSI) de 15 km de long, bien connu des spécialistes de l’environnement pour sa morphologie mouvante et sa végétation spécifique.

Le 18-trous de Donald Trump à Menie Estate, près du village de Balmedie (Ecosse), en juillet 2012.
Le 18-trous de Donald Trump à Menie Estate, près du village de Balmedie (Ecosse), en juillet 2012. ANDY BUCHANAN / AFP

Mais ça, c’était avant. A l’époque où Donald Trump n’avait pas encore fait irruption dans ce coin du nord-est de l’Ecosse et dans la vie de ceux qui l’habitent. Aujourd’hui, sept ans après, ce que David Milne aperçoit au bout de son jardin, c’est une rangée de conifères bien serrés qui lui barrent la vue. Cadeau de qui ? De son voisin, qui était encore un simple milliardaire mais ne s’encombrait déjà pas de manières. Il venait de faire construire un terrain de golf en contrebas, et la vue, depuis les greens, des maisons limitrophes l’exaspérait – trop modestes, pas assez chics. D’où les arbres infligés à David Milne ou, pire encore, l’imposant remblai de terre, d’au moins huit mètres de haut, dressé sans aucune autorisation le long de la maison des Munro.

Du jour au lendemain, ces derniers ont perdu le merveilleux panorama dont ils profitaient depuis des générations. Si bien qu’en 2016, lorsque, pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a brandi la promesse d’un mur entre le Mexique et les Etats-Unis, certains de ses voisins écossais se sont sentis concernés. Pleins d’humour dans leur colère, ils ont planté devant chez eux des drapeaux mexicains et des panneaux sur lesquels on pouvait lire : « Hillary présidente. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les embarrassants trous dans l’emploi du temps de Donald Trump

Ce golf, Donald Trump a réussi à l’inaugurer en 2012, au terme d’une bataille homérique, non seulement avec ses voisins, mais avec une partie des autorités régionales de l’Aberdeenshire. Un combat qui a permis aux Ecossais de découvrir, en avant-première, de quel bois se chauffait celui qui allait devenir président des Etats-Unis.

Mais à travers cette querelle et la zizanie qu’elle a semée, un autre antagonisme s’est fait jour : celui qui oppose, dans le comté, les défenseurs de l’environnement et les promoteurs du développement économique. Les premiers ont perdu, mais la hache de guerre n’est pas enterrée. Car douze ans après avoir présenté son premier projet aux instances de planification locales, la Trump Organization veut passer à la vitesse supérieure. Ses nouveaux plans, qui prévoient l’installation d’un deuxième parcours et la construction de 500 maisons, doivent être soumis, jeudi 25 avril, au conseil de l’Aberdeenshire.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: