Donald Trump, grand perdant de la « bataille » de Portland

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Police tape surrounds Chapman Square in downtown Portland, Oregon, U.S., on July 30, 2020.

MORIAH RATNER POUR « LE MONDE »

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Publié aujourd’hui à 11h41, mis à jour à 11h44

Il est trop tôt pour dire, à l’issue de la bataille qui s’est jouée à Portland (Oregon) durant le mois de juillet, s’il y aura un gagnant. Mais il y a au moins une certitude : il y a bien un perdant, et son nom est Donald Trump. Jeudi 30 juillet, les officiers fédéraux que le président américain avait déployés unilatéralement pour protéger les bâtiments officiels se sont retirés pour laisser la place aux polices locales. Et celui qui voulait prouver dans la ville qu’il était le président de « la loi et l’ordre » est apparu comme le vecteur de l’arbitraire et du chaos.

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Depuis quinze jours, l’épicentre de la révolte qui agite les Etats-Unis depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain, lors de son interpellation le 25 mai, à Minneapolis, s’est déplacé dans la cité de la Côte ouest. Pas un jour sans que Donald Trump ne fustige la ville, « une ruche de terroristes », ses élus, « incompétents », et ses manifestants, « des anarchistes qui détestent notre pays ». Pas un jour sans que les présentateurs pro-Trump de la chaîne conservatrice Fox News ne la présentent comme à feu et à sang, ou sans que les démocrates ne s’indignent, au contraire, de la présence des troupes fédérales.

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Tout s’est dénoué mercredi, avec l’annonce de la gouverneure démocrate Kate Brown assurant sur Twitter : « Le gouvernement fédéral a accepté ma demande et va commencer à retirer ses agents » dès le lendemain pour laisser place à la police d’Etat de l’Oregon. Le revers est net pour Washington, dont les démentis partiels provoquent la confusion. « L’Etat d’Oregon a finalement accepté de coopérer avec nos forces fédérales, exactement ce que nous demandions depuis que les violences ont éclaté voici deux mois. Nous sommes heureux que l’Oregon corrige ses erreurs », réplique sur Twitter le secrétaire à la sécurité intérieure par intérim de Donald Trump, Chad Wolf, assurant que les policiers fédéraux resteraient « jusqu’à ce que nous voyions que le plan fonctionne ».

Vue de la rivière Willamette, dans le nord-est de Portland (Oregon, États-Unis), jeudi 30 juillet 2020.
Un immeuble de bureaux sur Burnside Bridge affiche des inscriptions en faveur du mouvement Black Lives Matter, jeudi 30 juillet.

Comment Portland, à 1 500 km de Minneapolis, est-elle devenue le point de fixation du mouvement de protestation, six semaines après la mort de George Floyd ? La ville est, certes, l’une des plus blanches des Etats-Unis (72 %), avec seulement 6 % de résidents noirs : l’Oregon a longtemps été l’unique Etat américain leur interdisant de résider sur son territoire, et porte une longue histoire de racisme décomplexé. Mais elle est aussi étudiante et ouvrière, protestataire et parfois potache.

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