Donald Trump étouffe lentement les visas pour les diplômés

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Faute de faire réformer par le Congrès un système de visas bancal depuis des années, les équipes du président le rendent insupportable. Résultat, les jeunes hésitent à tenter l’aventure américaine.

Publié aujourd’hui à 22h33 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. Dans l’Amérique de Donald Trump, même quand on a gagné à la loterie, on n’a pas complètement gagné. Elias Chedid, diplômé en mathématiques de Dauphine et de HEC, en fait l’amère expérience. Le jeune homme de 29 ans croyait être sorti d’affaire au printemps 2018 lorsqu’il a gagné au tirage au sort le droit de demander un visa H1B, celui réservé aux diplômés et aux informaticiens qui manquent dans la Silicon Valley. Un soulagement après avoir raté la loterie 2017 (ces visas sont contingentés à 85 000 par an). Il espérait pouvoir rejoindre son entreprise AgilOne près de San Francisco à l’automne. Et puis rien. Après le « shutdown » du début d’année, une lettre lui parvient enfin, demandant un supplément d’information : Elias Chedid doit décrire par le menu son futur travail pour démontrer que celui-ci exige des compétences pointues ; préciser les cours suivis pendant ses études pour prouver qu’ils correspondent techniquement à son affectation ; produire une lettre de recommandation de ses anciens employeurs, etc.

« Les services de l’immigration sont volontairement embouteillés. Le traitement d’un dossier qui prenait cinq mois en 2014 en prend désormais dix »

C’est la nouvelle technique de Trump. Faute de faire réformer par le Congrès un système de visas bancal depuis des années et de clarifier un maquis qui fait la fortune des avocats, les équipes du président le rendent insupportable. Ainsi, l’obtention des visas H1B était quasi automatique à la fin du mandat d’Obama, avec 28 % seulement de demandes de renseignements fin 2016. Ce chiffre a progressé à 46 % fin 2017 et s’est envolé à 60 % fin 2018, selon les services américains de l’immigration. Parallèlement, le taux d’approbation a décliné, passant de 92 % fin 2016 à 83 % en 2017, puis à 75 % fin 2018. « Ils changent la loi sans la changer. Il n’y a pas de modification législative mais des décrets présidentiels et des circulaires administratives qui produisent des changements majeurs, en dissuadant et retardant l’immigration légale », déplore Roxanne Levine, avocate spécialisée à New York. Elias Chedid travaille pour l’instant de Paris pour AgilOne, en espérant encore obtenir le fameux sésame.

Mesures dilatoires

Ce zèle bureaucratique est censé protéger les travailleurs américains de la concurrence d’informaticiens indiens et chinois affectés à des emplois répétitifs dans les entreprises de services informatiques. Car, officiellement, M. Trump veut toujours attirer les meilleurs aux Etats-Unis. A l’avenir, les visas H1B feront une place plus belle aux titulaires d’un diplôme de troisième cycle. En janvier, le président leur a promis sur Twitter « un chemin potentiel vers la nationalité américaine. Nous voulons encourager les personnes les plus douées et talentueuses à poursuivre leur carrière aux Etats-Unis ».

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