Donald Trump envenime la querelle entre Boeing et Airbus

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Washington menace de taxer Airbus si Bruxelles ne met pas un terme à certaines subventions au constructeur aéronautique.

Par Arnaud Leparmentier Publié aujourd’hui à 19h51

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Il était un temps où les organisations internationales comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) visaient à apaiser les conflits. Donald Trump les utilise désormais pour attiser les querelles. Ainsi, le président des Etats-Unis a menacé, mardi 9 avril, d’imposer des droits de douane contre l’Europe, condamnée pour avoir subventionné le constructeur aéronautique Airbus :

« L’OMC estime que les subventions de l’Union européenne à Airbus ont affecté négativement les Etats-Unis, lesquels vont maintenant imposer des droits de douane sur 11 milliards de dollars de produits européens. L’UE a profité pendant des années des Etats-Unis en matière commerciale. Cela va bientôt s’arrêter ! »

Lire : Aides à Airbus : les Etats-Unis menacent de hausse de taxes douanières

Lundi, le représentant au commerce des Etats-Unis, Robert Lighthizer, avait publié la liste de produits taxables, qui vont des hélicoptères civils aux yaourts en passant par l’huile d’olive et les fromages en tous genres, les maillots de bains féminins ou encore les céramiques. En apparence, cette action s’inscrit dans le cadre de la procédure de l’OMC.

En mai 2018, un panel a jugé que l’Europe avait bel et bien subventionné Airbus pour lancer ses gros-porteurs A350 et A380. Les Etats-Unis ont alors demandé le droit d’imposer des pénalités pour compenser le préjudice subi à hauteur de 11 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros). La réponse de l’OMC était censée intervenir d’ici l’été, mais l’administration Trump a choisi de devancer l’appel, au moins médiatiquement, et se prépare à frapper – elle doit procéder à des consultations avant d’imposer ces droits de douane.

Les Européens espèrent que la sanction sera inférieure aux 11 milliards de dollars américains

Côté européen, on explique que les montants n’ont pas été validés par l’OMC, dont il convient d’attendre le verdict. Les pénalités ne sont pas proportionnelles aux subventions touchées mais aux pertes de marchés infligées aux concurrents. Avec l’arrêt de l’A380, qui va donner de l’air à Boeing, les Européens espèrent que la sanction sera inférieure aux 11 milliards de dollars américains, mais savent qu’elle se chiffrera quand même en milliards.

L’offensive de M. Trump intervient alors que Boeing est affaibli par le double accident des 737 MAX, cloués au sol en raison de la défaillance de leur système de navigation. Surtout, elle a lieu alors que les Européens viennent de prendre leur revanche, dans cette interminable querelle qui oppose Boeing à Airbus, chacun accusant depuis 2004 l’autre d’être subventionné. L’OMC a en effet jugé fin mars que Boeing n’avait pas mis en œuvre un jugement lui enjoignant de supprimer les aides dont il bénéficiait pour construire le Dreamliner 787, notamment une exonération fiscale concédée par l’Etat de Washington, la région de Seattle où sont assemblés les aéronefs, jusqu’en 2040. Comme les Etats-Unis, mais avec neuf mois de retard, les Européens vont désormais demander à l’OMC d’imposer leurs propres sanctions aux Américains, pour un montant analogue à celui que veut appliquer Donald Trump.

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