Dominic Cummings, le « docteur No » du Brexit

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Publié aujourd’hui à 09h41

Allure débraillée et regard nerveux, Dominic Cummings se tient dans un coin. Mais on le remarque tout de suite, avec son teint très pâle et cette façon de superviser à distance, comme une ombre silencieuse, le porte-parole du gouvernement britannique, venu briefer les journalistes dans une des pièces sans fenêtres de la Chambre des communes, à Westminster.

Il est rare que le « conseiller spécial » de Boris Johnson (« BoJo ») s’affiche en public, plus rare encore qu’il réponde à des interviews. Mais, depuis que les Britanniques ont découvert son rôle central dans la campagne pour le Brexit, depuis qu’ils ont aussi compris que ce spin doctor était derrière la volonté forcenée – « Do or die [“marche ou crève”] », a affirmé « BoJo » – de sortir de l’Union européenne (UE) avant le 31 octobre, cet homme de 47 ans a hérité d’un surnom peu flatteur, « the Mekon », en référence au personnage du méchant, dans la bande dessinée des années 1960 Dan Dare, qui ne cessait de tenter de détruire la planète.

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Ce 3 septembre, alors que Boris Johnson a annoncé sa décision de suspendre le Parlement, « the Mekon » se tient donc dans son coin, surveillant tout autant les journalistes que le porte-parole du gouvernement. Un chroniqueur politique a bien osé l’interpeller : « Et M. Cummings, qu’en pense-t-il ? » Il s’est fait reprendre de volée, depuis le fond de la pièce : « Vous, vous lui parlez à lui [le porte-parole]. Moi, je suis juste là pour observer… »

Des activistes anti-Brexit devant le Parlement britannique, à Londres, brandissant des caricatures de Dominic Cummings, le 4 septembre 2019.
Des activistes anti-Brexit devant le Parlement britannique, à Londres, brandissant des caricatures de Dominic Cummings, le 4 septembre 2019. ISABEL INFANTES / AFP

Dehors, devant le palais de Westminster, des pancartes brandies par des manifestants pro-européens le caricaturent, mi-Raspoutine mi-Docteur Folamour, à la fois dangereux et incontrôlable. Tout à l’heure, des journalistes raconteront l’avoir vu arpenter la gallery réservée à la presse, un verre de vin rouge à la main. Puis, alors que son « patron » tentait – en vain – d’obtenir du Parlement de nouvelles élections législatives, interpeller le chef des travaillistes, Jeremy Corbyn, la bête noire des conservateurs : « Allez Jeremy, accepte-la, cette élection générale, n’aie pas peur ! »

Une sorte de mauvais génie

Qui est donc cet homme dont l’ancien premier ministre conservateur John Major vient de réclamer la tête, au motif qu’il « empoisonne » son parti ? « Un psychopathe de carrière », avait diagnostiqué un autre ancien premier ministre, David Cameron. « Il est soit fou, soit nul, soit brillant, et probablement un peu des trois », notait, en 2013, le journaliste du Guardian Patrick Wintour, qui titrait déjà son portrait « Dominic Cummings, génie ou menace ? »… Il y a quelques mois, des millions de Britanniques ont pu découvrir son personnage à la télévision dans Brexit. The Uncivil War, un téléfilm produit par Channel 4. Dans le rôle de M. Cummings, le comédien britannique Benedict Cumberbatch en faisait un type cérébral, névrosé, idéaliste et un peu dingue. Une sorte de mauvais génie.

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