Dispersé, l’EI se réorganise en Syrie et en Irak

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L’organisation djihadiste a mené environ 180 attaques en Syrie depuis décembre 2018, faisant craindre une résurgence du groupe.

Par Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 10h57

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Des combattants des Forces démocratiques syriennes fêtent le premier anniversaire de la libération de Rakka des djihadistes de l’EI, le 27 octobre.
Des combattants des Forces démocratiques syriennes fêtent le premier anniversaire de la libération de Rakka des djihadistes de l’EI, le 27 octobre. Aboud Hamam / REUTERS

Dans l’esprit des propagandistes de l’organisation Etat islamique (EI), le sort de Baghouz n’a plus d’importance. Dans sa dernière parution, l’hebdomadaire du groupe djihadiste, Al-Naba, a choisi d’ignorer le dernier réduit du « califat » territorial qu’il avait proclamé le 29 juin 2014 – un territoire aujourd’hui réduit à moins de 1 % de ce qui couvrait autrefois de vastes régions de la zone irako-syrienne. La semaine précédente, le village syrien n’avait été mentionné que très brièvement, pour souligner les « pertes ennemies ».

Alors que la propagande du groupe connaît un regain d’activité sur Internet, ce quasi-silence contraste avec l’attention accordée à l’activité des franchises de l’EI au Nigeria et en Egypte, mais aussi en Irak et dans les autres régions de Syrie où l’organisation attaque quotidiennement ses adversaires dans les territoires qu’elle a perdus.

« Nous avons vaincu l’EI en Syrie, ma seule raison d’être là-bas durant la présidence Trump », tweetait le président américain le 19 décembre 2018. Or, le groupe djihadiste a mené quelque 180 attaques dans le pays dans les huit semaines qui ont suivi cette déclaration. Plus de 600 personnes ont été tuées ou blessées, dont quatre Américains morts à Manbij, dans le nord du pays, d’où l’organisation avait pourtant été chassée à l’été 2016.

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Ces attaques font craindre une résurgence de l’EI en Syrie, à l’image de la résilience dont elle fait preuve en Irak. Quinze mois après que le premier ministre irakien d’alors, Haïder Al-Abadi, a triomphalement annoncé une « victoire finale » contre le « califat », le groupe a basculé dans la guérilla, et il ne se passe pas une semaine, parfois un jour, sans qu’il se manifeste par un attentat, un assassinat et une prise d’otages.

Si les djihadistes qui ont survécu aux combats des cinq dernières années se sont regroupés dans les campagnes, certains, issus des services de renseignement de l’EI et de ses réseaux d’informateurs, restés sous couverture et discrets pendant le règne de l’EI dans les villes, ne sont connus ni des forces de sécurité ni parfois des habitants.

Réseaux à tout faire

« L’[ancien] service de renseignement a pris les rênes de ses opérations quotidiennes », concluent les chercheurs Asaad Almohammad et Charlie Winter dans une étude (Perspectives on Terrorism. Vol XIII) publiée en février par l’université de Leyde, aux Pays-Bas, et basée sur huit mois d’entretiens réalisés dans l’est de la Syrie, entre janvier et octobre 2018. D’« agence spécialisée », les réseaux de l’AMNI l’appellation des organes de sécurité de l’EI – se sont transformés en réseaux à tout faire.

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