Devenu épicentre de l’épidémie de Covid-19, le Brésil préoccupe ses voisins

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A Buenos Aires, le 30 mai, lors d’une manifestation pour réclamer la sortie du confinement mis en place pour freiner la propagation du coronavirus.
A Buenos Aires, le 30 mai, lors d’une manifestation pour réclamer la sortie du confinement mis en place pour freiner la propagation du coronavirus. Natacha Pisarenko / AP

Plus de 14 000 km de frontières avec dix pays. Et plus d’un demi-million de cas de Covid-19 – un collectif de scientifiques estime ce chiffre entre 4,2 et 6 millions. Le géant sud-américain de 210 millions d’habitants est devenu une des préoccupations majeures de ses voisins – dont la France –, alors qu’il est désormais le deuxième pays au monde qui comptabilise le plus grand nombre de cas, après les Etats-Unis. La barre des 30 000 morts a été franchie mardi 2 juin, avec 1 263 nouveaux décès en un jour, un record.

Pourtant, le gouvernement de Jair Bolsonaro continue de minimiser la situation. Aucun confinement n’a été décrété au niveau national. Les quelques mesures prises localement n’ont été que très partiellement suivies. Et les autorités locales, sous pression et à bout de souffle économiquement, ont entamé, lundi 1er juin, la réouverture des commerces et activités, notamment dans les Etats de Sao Paulo et de Rio.

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Brasilia a pris le contre-pied du reste du continent. Plusieurs pays de la région se préparent en effet à battre les records du confinement le plus long : après une énième prolongation, jusqu’au 30 juin, le Pérou comptera cent six jours de quarantaine. La Colombie quatre-vingt-dix-sept. Au 4 juin, les Argentins auront passé autant de temps confinés que les habitants de Wuhan, en Chine : soixante-dix-sept jours.

« Relations tendues »

Les présidents argentin, Alberto Fernandez (centre gauche), et brésilien, dont les relations sont glaciales, se définissent l’un l’autre comme un contre-exemple en matière de réponse à l’épidémie. Au 2 juin, l’Argentine recensait plus de 18 000 cas, et 569 décès. Lors d’une interview à la radio début mai, M. Fernandez a affirmé que les gouvernements ayant choisi de privilégier l’activité économique à la santé de leurs habitants ont « fini par accumuler les morts dans des camions frigorifiques et les enterrer dans des fosses communes », une allusion aux images de tombes creusées à la hâte dans des cimetières de Manaus. Le 28 mai, Jair Bolsonaro a riposté : « Regardez où va l’Argentine, qui voudrait cela pour le Brésil ? », en référence aux conséquences économiques que devraient entraîner l’épidémie et le confinement chez son voisin, qui traverse déjà une grave crise depuis 2018.

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« Les relations étaient déjà relativement tendues entre les deux pays avant l’épidémie, surtout en raison des différentes couleurs politiques des chefs d’Etat, indique Daniel Blinder, chercheur argentin au Conseil national de la recherche scientifique et technique. Il est problématique qu’il n’y ait pas davantage de coopération logistique pour permettre d’endiguer l’épidémie. » Pour l’Argentine, dont le Brésil est le premier partenaire commercial, le manque de coordination avec son voisin risque également d’aggraver la situation économique déjà catastrophique.

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