Deux « gilets jaunes » belges placés en centre de rétention administrative malgré leur relaxe

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Les deux manifestants arrêtés samedi 16 novembre font l’objet de poursuites administratives, décidées par le préfet de police de Paris.

Par Publié aujourd’hui à 22h56

Temps de Lecture 3 min.

Un manifestant maquillé en Joker tient une banderole sur la place d’Italie, à Paris, le 16 novembre 2019, lors d’une manifestation marquant le premier anniversaire des « gilets jaunes ».
Un manifestant maquillé en Joker tient une banderole sur la place d’Italie, à Paris, le 16 novembre 2019, lors d’une manifestation marquant le premier anniversaire des « gilets jaunes ». PHILIPPE LOPEZ / AFP

Deux ressortissants belges ont été arrêtés samedi, en marge de la mobilisation parisienne pour le premier anniversaire de la mobilisation des « gilets jaunes », alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer en Belgique. Placés en garde à vue, Michel (le prénom a été modifié) et Jessica, qui ne se connaissaient pas avant le rassemblement, ont été relaxés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.

Si l’affaire judiciaire est close, le dossier administratif, lui, est toujours en cours. La Préfecture de police de Paris a en effet réclamé, et obtenu, le placement en centre de rétention administrative (CRA) des deux ressortissants belges. Une mesure assortie d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) au motif que les deux prévenus représenteraient une « menace à l’ordre public », l’un des motifs invocables en cas de demande de quitter le territoire, selon le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda).

Leurs avocats, Raphaël Kempf et Adrien Mamère, estiment que ce motif est « disproportionné », rappelant que leurs clients, jugés en comparution immédiate, n’ont fait l’objet d’aucune poursuite.

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« Un détournement du droit »

A peine sortis de leur comparution immédiate devant le tribunal de grande instance de Paris, lundi les deux manifestants ont donc été incarcérés dans deux Centres de rétention administrative différents, situés en Ile-de-France. Le préfet de Paris, Didier Lallement a réclamé que leur détention puisse s’étendre jusqu’à 28 jours, arguant qu’il s’agissait du temps nécessaire pour permettre une reconduction à la frontière par avion.

Michel, incarcéré au Centre de rétention administrative de Vincennes a pu être libéré mercredi sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD), qui a estimé que sa garde à vue n’était pas justifiée.

Jessica, elle, est toujours privée de liberté, détenue au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le plus important de France, en bordure de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Malgré les arguments avancés par la défense, soulignant notamment qu’elle avait acheté un billet de bus lui permettant de rentrer près de Namur, en Belgique, où elle vit avec ses deux enfants de 4 et 11 ans, le JLD a estimé que l’absence de garant en France laissait craindre qu’elle veuille s’installer dans le pays.

Ses avocats ont fait appel de cette décision qui sera examinée vendredi matin. Dans le même temps, le préfet de Paris a, lui, fait appel de la décision de libérer Michel, technicien proche de la CGT, originaire de Bruxelles. La décision est attendue le même jour.

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« Acharnement »

« Depuis qu’il est nommé, Didier Lallement mène une répression extrêmement dure contre les manifestants, utilisant tous les moyens pour réprimer le mouvement des gilets jaunes », résume Me Kempf, qui défend plusieurs manifestants. Selon l’avocat, « cet acharnement judiciaire » signe « une volonté de la préfecture de police de Paris de dissuader les ressortissants européens de se mobiliser en France ». Et de dénoncer « un détournement du droit des étrangers à des fins de maintien de l’ordre ».

Les deux avocats rappellent enfin que « cette répression se fait au prix d’une grande souffrance » :

« La préfecture de police de Paris ne se rend pas compte de la violence que constitue le fait d’être enfermé, d’autant plus lorsqu’on est innocent. »

Selon le récit des deux manifestants, leur interpellation a eu lieu alors qu’ils déplaçaient une barricade pour pouvoir quitter le quartier parisien des Halles, où des échauffourées avaient éclaté en marge de la manifestation.

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Ce jour-là, 4 700 manifestants s’étaient retrouvés à Paris. 129 personnes ont été placées en garde à vue. Plus de 10 000 « gilets jaunes » ont été retenus et entendus dans toute la France dans ce cadre procédural au cours des sept mois les plus intenses de manifestations. Près de la moitié n’a fait l’objet d’aucune poursuite.

A la suite de la manifestation du 1er-mai, une ressortissante espagnole, arrivée en France en 2002, avait passé deux jours en centre de rétention, avant d’être libérée.

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