Des vidéos apportent la preuve de l’utilisation de navires français au Yémen

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Des vidéos montrent des navires de guerre, vendus par la France, utilisés dans le blocus au Yémen, révèle une enquête de plusieurs médias dont « Disclose », Radio France et « Mediapart ».

Publié aujourd’hui à 09h59, mis à jour à 10h18

Temps de Lecture 2 min.

Des vidéos repérées par le collectif de journalistes Disclose, en coopération avec la cellule investigations de Radio France, Mediapart et le média néerlandais Lighthouse, confirment que des navires de fabrication française vendus à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis sont utilisés dans le cadre du conflit au Yémen.

Le 15 avril 2019 déjà, Disclose avait accusé la France de « mensonge d’Etat » et rendu publique une note « confidentiel-défense » précisant qu’une corvette classe Baynunah vendue par la France dans le cadre d’une commande passée en 2003 et construite par CMN (Constructions mécaniques de Normandie), ainsi qu’une frégate saoudienne, elle aussi construite en France, participaient au blocus maritime.

Or, ce sont justement ces navires que l’on voit apparaître sur les images. Une première séquence datant d’octobre 2015 montre la corvette émiratie Al Dhafra arraisonnant un navire indien dans le détroit de Bab El-Mandeb, au sud-ouest du Yémen. Dans une deuxième séquence (ci-dessous), publiée en octobre 2017 par la chaîne saoudienne Saudi24, c’est la frégate saoudienne Al-Dammam 816 que l’on aperçoit en fond lors du contrôle d’un pétrolier approvisionnant le Yémen, cette fois près du port de Hodeïda, à l’ouest du pays.

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Des frégates entretenues par des sociétés françaises

Face à ces révélations, Matignon se défend en précisant que « la question des conditions d’utilisation des armes est examinée au moment de l’évaluation de la demande d’autorisation [en amont de la délivrance de la licence] » et que celle-ci est « octroyée en fonction des informations disponibles au moment de cet examen ». Les navires ayant été livrés avant le début du conflit, en 2014, l’usage qui en est fait ne relèverait donc, selon eux, pas de leur responsabilité.

Cependant, selon les journalistes de Disclose, la France est impliquée d’une autre manière. Leur enquête montre en effet que des salariés liés à l’entreprise française CMN assurent la maintenance de la flotte des Emirats, mais surtout qu’une autre entreprise française, Naval Group, était également chargée de la maintenance de frégates saoudiennes entre 2013 et la fin 2018.

INFOGRAPHIE LE MONDE

Depuis le début du conflit, les autorités françaises ont toujours affirmé respecter leurs engagements diplomatiques concernant la vente d’armes aux pays en guerre. Interrogée sur RTL, jeudi 6 juin, la ministre des armées, Florence Parly, déclarait ainsi :

« La France ne vend pas des armes comme des baguettes de pain, d’abord parce que c’est interdit. Il y a des règles internationales. Non seulement nous les respectons, mais nous avons un processus extrêmement rigoureux avant de donner l’autorisation à des industriels d’exporter des armements à l’étranger. »

Cette position est contestée par les ONG, comme Amnesty International. « Il existe un risque majeur que les armes françaises soient utilisées contre des populations ou des infrastructures civiles », estime ainsi Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer du programme Responsabilité des Etats et des entreprises chez Amnesty International France.

Depuis 2015, le conflit au Yémen a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes, en majorité des civils, et s’est transformé en la pire crise humanitaire de notre temps selon l’ONU. Quatorze millions de personnes sont à présent en situation de préfamine. Une coalition menée par l’Arabie saoudite y intervient depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les rebelles houthistes qui se sont emparés de vastes zones de l’ouest et du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

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