Des unités d’élite irakiennes déployées pour sécuriser l’ambassade américaine

0
111

[ad_1]

C’est une flambée de violence qui fait plus que jamais redouter une escalade entre les deux grands alliés de l’Irak, les Etats-Unis et l’Iran. L’attaque inédite, mardi 31 décembre, de manifestants pro-iraniens dans la zone verte de Bagdad, où siègent l’ambassade américaine et les principales institutions de l’Etat irakien, est désormais terminée. Mais les dégâts sont toujours visibles.

  • Déploiement d’unités d’élite

Des véhicules blindés déployés pour surveiller la zone verte.
Des véhicules blindés déployés pour surveiller la zone verte. AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Des unités d’élite irakiennes ont été déployées, jeudi 2 janvier, pour renforcer la sécurité de l’ambassade. Une dizaine de véhicules blindés des unités d’élite irakiennes du contre-terrorisme ont pris place sur les routes menant à l’ambassade et devant la chancellerie, selon des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. Le vestibule où la sécurité de l’ambassade filtre habituellement les visiteurs est toujours éventré, ses murs incendiés et ses vitres blindés en mille éclats. Des graffitis pro-Iran sont encore visibles sur les murs de la représentation des Etats-Unis, ennemi de l’Iran.

Mais des grues s’activent à transporter les débris et déblayer les pierres et autres projectiles que les partisans et combattants de la coalition des paramilitaires irakiens pro-iraniens du Hachd Al-Chaab ont jeté mardi et mercredi sur l’ambassade. Une violence visant à dénoncer les raids aériens américains meurtriers contre une faction armée irakienne pro-iranienne dimanche dernier.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les milices chiites irakiennes proches de l’Iran défient Washington
  • Washington s’attend à de nouvelles attaques

Les Etats-Unis s’attendent à de nouvelles attaques en Irak des paramilitaires alliés de l’Iran qui « le regretteront probablement ».
Les Etats-Unis s’attendent à de nouvelles attaques en Irak des paramilitaires alliés de l’Iran qui « le regretteront probablement ». KHALID AL-MOUSILY / REUTERS

De leur côté, les Etats-Unis disent s’attendre à de nouvelles attaques en Irak des paramilitaires alliés de l’Iran qui « le regretteront probablement », a déclaré jeudi le chef du Pentagone, Mark Esper :

« Cela fait des mois qu’il y a des provocations (…) Nous sommes prêts à nous défendre et nous sommes prêts à empêcher de nouveaux comportements malsains de ces groupes, qui sont tous parrainés, dirigés et financés par l’Iran. »

Si les Etats-Unis ont vent de nouvelles attaques en préparation, « nous prendrons aussi des mesures préventives pour protéger les forces américaines, pour protéger des vies américaines ». Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a souligné pour sa part que l’ambassade américaine à Bagdad était bien protégée.

Le président Donald Trump a quant à lui menacé de faire payer le « prix fort » à l’Iran accusé d’avoir « orchestré » l’attaque.

Lire aussi Attaque de l’ambassade américaine à Bagdad : Trump menace l’Iran
  • Une attaque qui fait oublier la contestation de la rue contre le pouvoir

Cette attaque menée mardi par des partisans et combattants de la coalition des paramilitaires irakiens pro-iraniens du Hachd Al-Chaabi ne doit pas faire oublier la « révolution » contre le pouvoir jugé corrompu et incompétent et contre la mainmise de l’Iran en Irak, plaident les milliers d’Irakiens toujours dans la rue.

Depuis le 1er octobre, les Irakiens réclament le départ de la classe politique, au pouvoir depuis seize ans, et la fin du système politique mis en place par Washington lors de son occupation du pays de 2003 à 2011, et qui est désormais noyauté par le grand voisin iranien.

« Ce qui s’est passé à l’ambassade américaine est une tentative de détourner les regards des manifestations populaires, a déclaré Ahmed Mohammed Ali, protestataire à Nassiriya (Sud). Mais nous, on reste, on manifeste pour le changement et on espère bien gagner. »

Dans la même ville, deux militants ont été visés dans par des tentatives d’assassinat, selon la police. Cette campagne d’intimidation est menée par « des milices » selon l’Organisation des Nations unies (ONU). Plusieurs militants ont été tués, des dizaines arrêtés et des centaines menacés.

Des manifestants rassemblés place Tharir, le 26 décembre. Sur leur poitrine, le portrait d’un protestataire mort.
Des manifestants rassemblés place Tharir, le 26 décembre. Sur leur poitrine, le portrait d’un protestataire mort. Nasser Nasser / AP

La révolte a été marquée par des violences qui ont fait depuis le 1er octobre près de 460 morts et 25 000 blessés, la plupart des manifestants, selon des sources médicales et de la police.

Cette révolte inédite parce que spontanée a poussé à la fin de novembre à la démission le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi. Mais ce dernier n’a toujours pas été remplacé malgré des délais théoriquement imposés par la Constitution. Et le président de la République, Barham Saleh, a menacé de démissionner si les responsables irakiens pro-Iran s’entêtent à lui présenter des candidats rejetés par la rue.

L’attaque de l’ambassade a révélé au grand jour l’infiltration de l’Iran dans les appareil politique et surtout sécuritaire irakiens. Les raids américains ont été menés dans l’Ouest irakien contre des bases des brigades du Hezbollah, une faction du Hachd Al-Chaabi accusée par Washington d’être derrière des tirs de roquettes ayant tué le 27 décembre un sous-traitant américain dans une base en Irak.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Irak, les Etats-Unis pris au piège de l’escalade des violences face aux milices chiites et à l’Iran

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: