Des secouristes fouillent les décombres du port de Beyrouth, des responsables arrêtés

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Un chien de l’équipe de secours française recherche des survivants sur les lieux de l’explosion survenue dans le port de Beyrouth, au Liban, le vendredi 7 août 2020.

A la recherche de survivants sous le regard angoissé de familles de victimes, des secouristes internationaux fouillent vendredi 6 août les décombres du port de Beyrouth suite à la gigantesque explosion qui a fait plus de 150 morts. Près de l’épicentre de la déflagration, à proximité des silos géants de céréales détruits, les secouristes français, italiens, allemands et autres coordonnent leurs efforts.

Vendredi matin, quatre corps ont été retrouvés par les secouristes dans le port presque entièrement détruit par la déflagration mardi. Elle fait également plus de 5 000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri dans les quartiers dévastés proches, alimentant la colère de la population contre la classe politique, accusée d’incompétence et de corruption.

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L’aide internationale afflue à Beyrouth, où le président français, Emmanuel Macron, s’est rendu jeudi, réclamant une enquête internationale sur cette explosion provoquée selon les autorités par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance chimique hautement inflammable.

M. Macron a rencontré les responsables libanais, des hommes politiques, parmi lesquels des membres du Hezbollah, et des représentants de la société civile. Il a appelé à un « profond changement » de la part des dirigeants, annonçant qu’il réunirait dimanche une conférence d’aide pour le Liban, en plein naufrage économique depuis plusieurs mois.

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Les institutions européennes participeront à cette conférence des donateurs organisée par la France pour mobiliser une aide humanitaire d’urgence, a annoncé vendredi la Commission européenne. « La Commission européenne sera représentée par le commissaire chargé de l’aide humanitaire Janez Lenarcic. Nous comprenons que cette conférence organisée par vidéo vise à collecter des fonds pour une aide humanitaire d’urgence », a précisé le porte-parole de l’exécutif bruxellois Eric Mamer.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, se rendra samedi à Beyrouth pour « témoigner de la solidarité de l’Europe avec le peuple libanais » et rencontrer les dirigeants de ce pays meurtri par une explosion dévastatrice. « Choqués et attristés, nous nous tenons aux côtés de tous ceux qui ont été touchés et fournirons de l’aide », a tweeté M. Michel, qui rencontrera le président, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le premier ministre, Hassan Diab.

  • Les secours s’organisent

Dans une capitale aux airs d’apocalypse, et alors que les autorités n’ont mis en place aucun dispositif pour aider les citoyens, des centaines de Libanais se sont mobilisées, dans un vaste élan de solidarité, pour poursuivre les opérations de déblaiement ou accueil des sans-abri.

Un secouriste français pendant les recherches dans le port dévasté de Beyrouth, le 7 août 2020.

Plusieurs pays, parmi lesquels la France, ont pour leur part dépêché du matériel médical et sanitaire ainsi que des hôpitaux de campagne. L’Union européenne a débloqué 33 millions d’euros en urgence et l’armée américaine a envoyé trois cargaisons d’eau, de nourriture et de médicaments.

Des aides de l’Iran, des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite étaient attendues vendredi. Dans l’immense cité sportive de Beyrouth, la Russie a installé un hôpital de campagne, dressant une vingtaine de tentes médicales où les premiers patients ont commencé à arriver, les hôpitaux de la capitale étant saturés.

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Cette déflagration d’une puissance inouïe, la plus dévastatrice qu’ait vécue le Liban, a alimenté la colère de la population, qui avait déclenché en octobre 2019 un vaste mouvement de protestation contre la classe dirigeante. L’indignation est d’autant plus grande que le gouvernement s’est avéré incapable de justifier la présence du nitrate d’ammonium dans le port « sans mesures de précaution », de l’aveu même du premier ministre.

Jeudi soir, les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes dans le centre-ville pour disperser des dizaines de manifestants enragés par l’incompétence et la corruption des autorités. Des appels circulent sur les réseaux sociaux pour une manifestation antigouvernementale samedi, sous le thème « Pendez-les ».

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  • Les Libanais craignent une pénurie de pain

Un bateau qui a explosé, avant d’être jeté à terre dans le port de Beyrouth, le 7 août 2020.

La destruction du port de la capitale a encore restreint l’accès à la nourriture d’une population qui importe 85 % de ses besoins alimentaires, dont le blé. Un aliment nécessaire à la production des galettes de pain, indispensables à chaque repas libanais, et vendues aujourd’hui au prix subventionné de 2 000 livres libanaises (1,2 euro) le paquet de 900 grammes.

Quelque 15 000 tonnes de blé, de maïs et d’orge entreposées dans les imposants silos, vieux de 55 ans, ont été projetées par l’explosion et une minoterie voisine a été détruite. Tant les boulangeries que les consommateurs craignent que la destruction des silos, d’une capacité de 120 000 tonnes, n’entraîne une pénurie de blé. Une crise de liquidités, depuis l’automne, a réduit les importations, les banques ayant interrompu les transferts à l’étranger.

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  • Seize fonctionnaires arrêtés

Seize fonctionnaires du port et des autorités douanières ont été arrêtés et placés en détention dans le cadre de l’enquête. Les autorités libanaises affirment que l’entrepôt a explosé après un incendie.

Les autorités du port, les services des douanes et certains services de sécurité étaient tous au courant que des matières chimiques dangereuses y étaient entreposées mais ils se sont rejeté mutuellement la responsabilité. Outre le nitrate d’ammonium, le procureur militaire a évoqué la présence de « matériaux hautement inflammables et des mèches lentes », selon un communiqué.

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Le Monde avec AFP



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