Des prêtres catholiques allemands défient le Vatican et bénissent des couples homosexuels

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La pasteure Brigitte Schmidt bénit les couples de même sexe lors d’une cérémonie dans une église catholique de Cologne, en Allemagne, le 10 mai 2021.

Certains l’ont fait en plein air, pas tant pour profiter du soleil que pour être vus du plus grand nombre. D’autres sont restés dans leurs églises, mais après avoir accroché des drapeaux arc-en-ciel sur leur fronton. Lundi 10 mai, plus d’une centaine de prêtres catholiques ont béni le mariage de couples homosexuels en Allemagne, principalement dans le nord-ouest du pays, défiant ouvertement le Vatican.

Baptisée « l’amour l’emporte », cette initiative est une réaction directe à une note publiée mi-mars par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qualifiant l’homosexualité de « péché » et confirmant l’impossibilité pour les couples de même sexe de recevoir le sacrement du mariage.

Si l’organisme chargé de veiller à la rigueur doctrinale au sein de l’Eglise catholique avait pour objectif de clore un débat ouvert depuis des années, le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas été atteint. Depuis la parution de la fameuse note, plus de 2 600 prêtres et laïcs, ainsi que près de 300 professeurs de théologie ont signé un appel pour exprimer leur désaccord et défendre au contraire l’ouverture du mariage « à toutes les personnes qui s’aiment », quelle que soit leur orientation sexuelle.

Vaste débat interne

Quatre ans après le vote, par le Bundestag, d’une loi permettant aux couples de même sexe de se marier civilement et d’adopter des enfants, cette initiative intervient dans un contexte très particulier pour l’Eglise catholique allemande, engagée dans un vaste débat interne ayant pour enjeu sa démocratisation et sa modernisation, dans l’espoir de tourner la page d’une décennie marquée notamment par des révélations en série sur des affaires de pédophilie.

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Mené conjointement par la Conférence des évêques et le Comité central des catholiques allemands, ce dialogue inédit appelé « chemin synodal » traite de questions aussi fondamentales que le célibat des prêtres, la morale sexuelle ou la place des femmes dans l’Eglise. Lancé fin 2019, il doit s’achever en 2022.

Dans ce contexte, les bénédictions de couples homosexuels qui ont eu lieu, lundi, sont un symptôme du fossé croissant qui sépare une partie de l’Eglise catholique allemande du Vatican. Elles révèlent aussi les divisions profondes qui opposent les catholiques outre-Rhin, déchirés entre réformateurs et conservateurs, au premier rang desquels figure l’archevêque de Cologne, Rainer Maria Woelki, très critiqué pour avoir refusé de publier un rapport consacré aux abus sexuels commis sur des mineurs par des membres de son diocèse entre 1975 et 2018.

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Par souci d’apaisement, le président de la Conférence des évêques allemands, Georg Bätzing, avait exhorté les prêtres ayant soutenu l’initiative « l’amour l’emporte » de ne pas répondre à l’appel des auteurs de la pétition, leur demandant de faire du 10 mai une journée de bénédictions publiques de couples homosexuels. Non seulement il n’a pas été entendu, mais les prêtres en question ont déjà annoncé que leur initiative de lundi a bien vocation à se pérenniser.

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