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En imagesLe 19 juin aux Etats-Unis est fêté Juneteenth, en souvenir de ce jour de 1865 où les derniers esclaves ont été libérés au Texas. Des manifestations ont été observées dans les quatre coins du pays.
« Black lives matter » (« les vies noires comptent ») était sur toutes les pancartes. Vendredi 19 juin, des milliers d’Américains ont célébré le 155e anniversaire du 19 juin 1865, jour qui a marqué la libération des derniers esclaves aux Etats-Unis. Une commémoration particulièrement symbolique à l’heure où la question des inégalités raciales a brusquement ressurgi aux Etats-Unis. Il y a moins d’un mois mourait George Floyd, un homme afro-américain de 46 ans, face contre terre, le cou sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis.
« Je suis une femme noire, je vis dans ce pays depuis vingt ans et je suis là pour dire que les vies des personnes noires comptent, celles de mes enfants et de mes frères, pour que l’on puisse vivre dans un pays sûr », confie Tabatha Bernard, 38 ans et originaire de Trinité-et-Tobago, dans l’imposant cortège de New York. Des célébrations du Juneteenth (contraction de « juin » et de « 19 » en anglais), ce jour de 1865 où les derniers esclaves ont été libérés au Texas, ont été observées dans les quatre coins du pays.
« Leur faire rendre des comptes »
Outre la commémoration de la fin de l’esclavage un siècle et demi plus tôt, les messages portaient aussi sur la douloureuse actualité des violences policières. A Washington, la manifestation a débuté autour du monument en mémoire de Martin Luther King à l’appel des professionnels des clubs locaux de basket-ball, avec des pancartes dénonçant « le racisme, l’oppression et les violences policières ». « On ne pourra pas éliminer tous les policiers racistes », explique Joshua Hager, 29 ans, mais « nous voulons en virer la majorité et leur faire rendre des comptes ».
Dans toutes les têtes est gravé le souvenir des dernières minutes de la vie de George Floyd, filmé dans une vidéo devenue depuis virale sur les réseaux sociaux. « S’il vous plaît, s’il vous plaît, je ne peux pas respirer », l’entend-on dire, à terre dans la rue, non armé et menotté, le cou sous le genou d’un policier blanc. Mais aussi celles d’autres personnes afro-américaines, mortes des suites d’interventions policières, comme Rayshard Brooks à Atlanta le 12 juin, ou Breonna Taylor, une infirmière noire tuée dans son appartement en mars.
Passé esclavagiste
Plus tard, la manifestation s’est rendue près de la Maison Blanche, pour un rassemblement festif sur la nouvellement baptisée « Black Lives Matter Plaza ». Des centaines de personnes ont dansé sur du go-go, sous-genre de musique funk né dans la capitale, avant de défiler dans les rues du centre-ville.
Dans le cortège de la manifestation de Washington, Yamina BenKreira émet le souhait que l’histoire des Afro-Américains soit mieux enseignée pour que les jeunes « prennent conscience » des discriminations. Ces dernières semaines, les appels en faveur d’un déboulonnage de monuments à la gloire de soldats confédérés – défendant lors de la guerre de Sécession (1861-1865) le camp esclavagiste –, qui pullulent dans le sud du pays, se sont justement multipliés. Dans la nuit de vendredi à samedi, des manifestants antiracistes ont d’ailleurs abattu l’unique statue d’un général confédéré érigée dans la capitale américaine, en scandant le slogan « Black lives matter ».
Tulsa, ville symbole
Soixante ans après le mouvement pour les droits civiques, la minorité noire (13 % de la population) reste la grande oubliée de la prospérité. Plus pauvre et en moins bonne santé, elle est sous-représentée au niveau politique et surreprésentée dans les prisons.
S’il a dénoncé les morts de George Floyd et Rayshard Brooks, Donald Trump a surtout dirigé ses prises de parole contre les manifestants, appelant régulièrement à « la loi et l’ordre ». Le milliardaire républicain qui brigue un second mandat renoue samedi avec ses meetings de campagne à Tulsa, dans l’Oklahoma. Il avait suscité l’indignation en choisissant la date symbolique du 19 juin et a dû le reporter au lendemain. La ville reste hantée par le souvenir du massacre de près de 300 personnes afro-américaines par une foule blanche, en 1921.
Craignant des débordements alors que plus de 100 000 personnes sont attendues dans le comté de 650 000 habitants, le maire avait décrété un couvre-feu partiel jusqu’à dimanche mais le président a obtenu son annulation. « Amusez-vous bien », a-t-il écrit sur Twitter à ses partisans.
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