Derrière les incendies meurtriers en Australie, un dipôle particulièrement puissant

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Des pompiers australiens luttent contre un incendie, à Bargo, en Nouvelle-Galles du Sud, le 21 décembre 2019.
Des pompiers australiens luttent contre un incendie, à Bargo, en Nouvelle-Galles du Sud, le 21 décembre 2019. PETER PARKS / AFP

Vingt-huit morts, un milliard d’animaux tués, 80 000 kilomètres carrés de terres carbonisées, et plus de deux mille maisons détruites… Les incendies qui ravagent l’Australie depuis plusieurs mois ont atteint un niveau d’intensité record, dans un pays pourtant habitué à affronter chaque année les feux de l’été austral.

Derrière cette dévastation ignée, on trouve une conjonction de facteurs, parmi lesquels une anomalie de circulation atmosphérique identifiée voilà seulement trente ans : le dipôle de l’océan Indien (DOI).

Durant l’été boréal, une remontée d’eau froide à la surface est observée à l’est du bassin océanique

D’ordinaire, dans l’océan Indien, les températures de l’eau de surface au niveau de l’équateur sont, en moyenne, relativement plus chaudes à l’est, sur les côtes indonésiennes, et plus froides à l’ouest, le long de l’Afrique. Du fait de cette différence, les vents soufflent généralement d’ouest en est. Saisonnièrement, durant l’été boréal, une remontée d’eau froide à la surface est observée à l’est du bassin océanique, avec les vents de mousson. Mais cette situation, qui constitue la « phase neutre » du DOI, peut connaître de forts bouleversements.

Certaines années, de septembre à novembre, le phénomène d’interaction entre l’océan et l’atmosphère est accentué. On assiste alors à une remontée plus importante des eaux froides de surface vers l’est de l’océan Indien, autour des îles indonésiennes, qui engendre une baisse des précipitations.

A l’inverse, le long des côtes africaines, une hausse soudaine des températures de l’océan est constatée. On parle alors de « phase positive » du dipôle, qui rappelle un phénomène bien connu dans le Pacifique pour le lot de catastrophes meurtrières qu’il engendre : El Niño. « C’est un phénomène comparable, mais sa durée et ses mécanismes diffèrent », résume Eric Guilyardi, climatologue au CNRS.

Lire aussi dans nos archives : El Niño de retour après cinq ans d’absence

Le plus puissant dipôle positif enregistré

Cette « phase positive » a été précisément à l’œuvre en cette fin d’année 2019, « dans une proportion particulièrement forte, avec une hausse des températures très marquées à l’ouest », souligne Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. Selon le Bureau australien de la météorologie (BOM), ce dipôle positif est même le plus puissant jamais enregistré par ses services depuis le début de son étude, voilà trente-cinq ans.

Les conséquences de ces déplacements d’eau froide ? Ils « forcent les mouvements atmosphériques », résume Etienne Kapikian. Sur la côte africaine, cette masse d’eau chaude inhabituelle favorise des excédents thermiques ascendants, et provoque du même coup une activité pluvieuse forte, voire cyclonique. Début décembre 2019, l’ensemble de la Corne de l’Afrique jusqu’au nord de l’île de Madagascar a ainsi été touché par des précipitations supérieures de plus de 200 % à la normale en cette saison. Au moins 120 personnes ont été tuées au Kenya dans les inondations.

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