Derrière le débat Zuckerberg-Breton, l’enjeu de la régulation des plates-formes

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Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook (à gauche), dialogue avec Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur (à droite), dans une vidéoconférence organisée par le think tank bruxellois Cerre, lundi 18 mai.
Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook (à gauche), dialogue avec Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur (à droite), dans une vidéoconférence organisée par le think tank bruxellois Cerre, lundi 18 mai. Capture d’écran / Cerre

L’image est inhabituelle : à gauche de la fenêtre de vidéo, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en t-shirt à manche longue, devant un mur clair, face à sa caméra. Et à droite, Thierry Breton, le commissaire européen au marché unique, en costume-cravate, assis à côté d’un drapeau de l’UE. Entre les deux, le modérateur du Cerre, le think tank bruxellois qui a organisé, lundi 18 mai, cette discussion, en vidéoconférence, pour cause de confinement.

Ce dialogue inédit est le signe de la nouvelle proximité entre les deux dirigeants, mais aussi du début d’une phase importante de régulation des plates-formes numériques. Celle-ci touchera les réseaux sociaux – comme Facebook et ses filiales Instagram et WhatsApp –, mais aussi les activités de Google, d’Amazon ou d’Apple.

Renforcer la modération des contenus

Le ton de l’échange est aimable. Thierry Breton se plaît à rappeler que la crise liée au coronavirus a a été l’occasion pour lui de parler à des PDG comme « Mark », mais aussi Sundar Pichai de Google ou Reed Hastings de Netflix. « Nous avons su inventer une nouvelle façon de travailler ensemble », se réjouit le commissaire. Lui et M. Zuckerberg citent l’exemple de la réduction du débit des vidéos pour éviter d’engorger les réseaux de télécoms, décidée par les plates-formes « en 24 heures » après un appel de M. Breton. « Nous avons besoin de ce genre de partenariat, qui permet de s’adapter rapidement à une situation », abonde M. Zuckerberg.

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Mais M. Breton manie la carotte et le bâton. « Ce n’est pas à nous de nous adapter à vous, mais l’inverse », explique le commissaire au fondateur du réseau social américain. « Le moins nous régulerons, le mieux ce sera. Mais si nous ne trouvons pas de solutions, nous régulerons », ajoute-t-il. « Au bout du compte, ce sont les PDG comme Mark qui seront tenus responsables des décisions prises et personne d’autre », prévient-il encore. Face à cela, M. Zuckerberg reconnaît que la régulation est « inévitable », mais défend aussi ses positions.

L’enjeu est de taille : la Commission européenne présentera « avant fin 2020 » le Digital Services Act (DSA), un vaste texte de régulation des plates-formes numériques, précise Thierry Breton. Ce chantier comporte un volet qui vise à renforcer la modération des contenus illégaux sur les réseaux sociaux comme Facebook, YouTube ou Twitter. Il mettra à jour la directive européenne de 2000 qui a offert à ce type d’hébergeurs une responsabilité limitée, contrairement aux éditeurs comme les médias, auteurs et responsables de leurs contenus.

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