Défis majeurs pour la Commission européenne

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Ursula von der Leyen, à Strasbourg, le 27 novembre 2019.
Ursula von der Leyen, à Strasbourg, le 27 novembre 2019. FREDERICK FLORIN / AFP

Editorial du « Monde ». Après moult péripéties et un mois de retard, la nouvelle Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, première femme à occuper ce poste, entre enfin en fonctions le 1er décembre, dans un environnement politique et diplomatique particulièrement difficile.

La large majorité avec laquelle le Parlement européen a finalement voté, mercredi 27 novembre, l’investiture de Mme von der Leyen et de ses 26 commissaires – 461 voix pour, 157 contre et 89 abstentions – tranche heureusement avec les neuf petites voix de majorité qu’il avait accordées à la présidente en juillet.

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Mais elle ne doit pas non plus faire illusion : les dossiers qui attendent l’ex-ministre allemande de la défense relèvent tous de défis majeurs pour l’Europe, dans un monde incertain. La nouvelle présidente a ainsi choisi de consacrer son premier déplacement, dès le 3 décembre, à l’environnement, en se rendant à Madrid à la conférence de l’ONU sur le climat. Mme von der Leyen a en effet présenté son « green deal » comme l’une des priorités de la Commission, dont est chargé Frans Timmermans, l’un des trois vice-présidents. Mais la question de la réduction de plus de 50 % des gaz à effet de serre d’ici à 2030 et celle d’une taxe carbone aux frontières de l’UE ne font pas pour l’instant l’unanimité entre Européens.

Autres priorités : le numérique, sous la houlette de Margrethe Vestager, et le renforcement de la coopération en matière économique et financière au moment où l’UE est sur le point de se trouver amputée du Royaume-Uni. Comme l’a plaidé cette semaine l’Allemande Sabine Weyand, nouvelle directrice générale du commerce à la Commission : « Lorsque l’on maigrit, il faut se refaire du muscle. » La nouvelle équipe est également attendue sur un « nouveau pacte » migratoire promis par la présidente, avec un droit d’asile commun et une réforme du règlement de Dublin, un dossier sur lequel l’unité de l’Europe reste à bâtir.

Acteur sur la scène mondiale

C’est aussi dans un contexte de grande interrogation sur la place de l’Europe dans un monde de nouveau livré à la compétition des grandes puissances qu’Ursula von der Leyen prend les rênes de la Commission. A plusieurs reprises depuis sa nomination, la présidente a plaidé pour une « commission géopolitique ». Le nouveau haut représentant pour la politique extérieure, Josep Borrell, souhaite également que l’Europe se pose en acteur sur la scène mondiale, tout en soulignant que la politique étrangère et de défense relève, institutionnellement, des Etats membres. Le nouveau président du Conseil européen, Charles Michel, est, lui aussi, favorable à un renforcement des capacités d’action extérieure de l’Union.

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Il y a dans cette équipe une prise de conscience claire de la nécessité pour l’UE de se renforcer sur la scène internationale. L’objectif est de se donner les moyens de préserver ses intérêts face à trois grandes puissances – les Etats-Unis, la Chine et la Russie – qui défendent très activement les leurs, aux dépens des Européens s’il le faut. C’est cette réalité brutale qui implique une réaction du Vieux Continent. Que la nouvelle Commission en soit consciente est une première étape dans la bonne direction.

Elle dispose de quelques leviers pour s’affirmer, notamment dans les domaines du commerce et du numérique. Mais la Commission ne pourra répondre à ce défi majeur si elle ne dispose pas de la solidarité des Etats membres dans cet effort. A eux, à présent, d’en prendre conscience et de surmonter leurs divisions.

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Le Monde

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