Déboulonner les statues « reste une victoire à la Pyrrhus, un acte purement symbolique »

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Tribune. Un mouvement « monumental » secoue le monde. La mort de George Floyd et l’indignation générale du public face au racisme systémique et à la brutalité policière ont provoqué la dégradation, le renversement ou le piétinement de statues qui, jusqu’alors, se fondaient dans le paysage pour le commun des mortels.

Le déboulonnage, le 7 juin à Bristol (Royaume uni), de la statue d’Edward Colston, négociant négrier du XVIIIe siècle, traînée dans les rues et jetée dans les eaux du port par des manifestants, en est un exemple parmi d’autres. Ces actes semblent avoir mis fin à des années de débat à propos de ces statues – elles doivent tomber. Mais est-ce la mesure la plus efficace pour atteindre les objectifs recherchés par les manifestants ?

Peu après la destitution de Colston, un manifestant, à Oxford, a laissé un panneau sur les portes de l’Oriel College sur lequel on pouvait lire, à propos de Cecil Rhodes (1853-1902), donateur de cete établissement et homme d’affaires, mais surtout colonisateur britannique et créateur de la firme diamantaire De Beers, « Rhodes, You’re Next » – Rhodes, tu es le prochain.

Racisme, impérialisme, colonialisme

Au moment où nous écrivons ces lignes, des milliers de manifestants réclament la chute de sa statue. Aux Etats-Unis, à Richmond (Virginie), nous avons été témoins, le 9 juin, de l’incendie de la statue de Christophe Colomb, qui a ensuite été jetée dans un lac par des manifestants qui lui reprochent d’avoir ouvert la voie au génocide des Amérindiens.

Le caractère transnational et le large impact du message véhiculé par ce mouvement sont clairs. Les protestations ont touché de nombreux pays ayant une histoire liée au racisme, à l’impérialisme et au colonialisme, à travers des personnages tels que Cecil Rhodes – encore – en Afrique du Sud, l’explorateur James Cook (1728-1779) en Australie, le roi Léopold II (1835-1909) en Belgique, les dirigeants ou généraux confédérés aux Etats-Unis, pour n’en citer que quelques-uns.

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Beaucoup de ces figures glorifiées dans la pierre l’ont été pour leurs actions héroïques, pour leur philanthropie ou d’autres réalisations. Ces personnages sont honorés pour les conquêtes et les richesses qu’ils ont apportées à leur pays, mais sans jamais tenir compte des injustices et des violations des droits de l’homme qu’ils ont commises et qui sont longtemps restées camouflées, mais pas pour tout le monde.

Pour beaucoup, ces statues symbolisent les profondes inégalités systémiques et structurelles enracinées dans les héritages historiques de l’esclavage, du racisme, du colonialisme et de l’impérialisme. De toutes les mesures qui peuvent être prises pour protester contre ces statues controversées, l’enlèvement et la destruction sont les plus extrêmes.

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