De Toulouse à Budapest, voyage au cœur de la jeunesse identitaire

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Des activistes de Génération identitaire érigent une barrière symbolique contre les migrants près de Briançon (Hautes-Alpes), en avril 2018.
Des activistes de Génération identitaire érigent une barrière symbolique contre les migrants près de Briançon (Hautes-Alpes), en avril 2018. ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Ils ont troqué les blousons noirs pour des vestes bleu fluo. Montrent leurs visages et abusent des réseaux sociaux. Lookés, visibles, presque mainstream. Chaque jour un peu plus, l’extrême droite des moins de trente ans aspire à incarner la norme et le nombre en Europe. De Toulouse à Budapest en passant par Rome, Berlin ou Vienne, ils se nomment Génération identitaire, Fidelitas, Lega Giovani… Ils ont 20 ans, parfois plus, souvent moins, et « assument ». Comme si la prise de pouvoir de leurs aînés les avait désinhibés.

En Hongrie et en Italie gouvernent Viktor Orban et Matteo Salvini. Marine Le Pen, elle, a déçu ses troupes en grimpant à 34 % « seulement » au second tour de la présidentielle française.

Si elles parviennent à s’allier au lendemain du scrutin du 26 mai, les droites radicales et conservatrices à l’extrême pourraient bien former l’une des principales forces au Parlement européen. Dans leur sillage, un pan encore marginal de la jeunesse d’Europe y voit « l’espoir » de ne plus l’être, un signe que ses idées, bientôt, domineront.

En France, les jeunes activistes de Génération identitaire avaient marqué les esprits en 2012, en escaladant la mosquée en construction de Poitiers. Depuis, ils se présentent comme « le Greenpeace de droite ». Rien de moins. Sept ans après leur action fondatrice, le mouvement revendique 3 000 adhérents, contre quelques centaines de militants actifs.

Lire aussi Génération identitaire poursuivie pour l’occupation de la mosquée de Poitiers

Une nouvelle respectabilité à droite

« Ce que l’on vise, c’est une forme normalisée en restant fermes sur le fond », résume Clément Martin, le cadre trentenaire de Génération identitaire avec qui nous passons un premier « casting » pour que s’ouvrent les portes des fédérations locales. Entrée autorisée. A Toulouse, Thaïs s’avance. Petit pull rose, yeux bleus et cheveux blonds… On lui donnerait le bon Dieu sans confession.

Quelques semaines plus tôt, elle a passé près de 48 heures en garde à vue à Marseille. Sa première, qu’elle arbore comme un badge scout. Avec une vingtaine d’autres militants de Génération identitaire, Thaïs est aujourd’hui mise en examen pour « violences volontaires en réunion », « participation à un groupe formé en vue de la préparation de violences, de destructions ou de dégradations de biens » et « séquestration ».

Le 5 octobre 2018, la petite bande s’était introduite dans les locaux de SOS Méditerranée, une ONG qui vient au secours des migrants qui tentent la traversée, et est soupçonnée d’avoir vigoureusement délogé leurs occupants – ce qu’ils démentent. Thaïs, qui se verrait bien prof ou directrice d’école après ses études de langues, risque désormais l’inscription d’une première ligne sur son casier, à même pas vingt ans. Peu importe. Elle affirme être « en accord » avec ses idées, celles qui prônent « la préservation de l’identité française et européenne », et que « les nôtres » passent « avant les autres ».

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