« De l’utilité des limites européennes en termes de comptes publics »

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Tribune La crise du Covid-19 a utilement conduit à suspendre l’application de certaines règles fondamentales de l’Union européene (UE) en matière de déficit public, de contrôle des aides d’Etat et de libre circulation, afin de permettre à ses Etats-membres de mieux faire face à l’urgence.

Alors que cette crise génère un débat bienvenu sur le renforcement de l’autonomie stratégique de la France et de l’Europe, qui appelle d’autres évolutions, il est essentiel de souligner l’intérêt pour les pays de l’UE de respecter ces règles communautaires en temps normal – car c’est aussi grâce à son ordo-libéralisme que « l’Europe protège ».

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La suspension de l’application des engagements nationaux en termes de déficit et de dettes publics – comme en 2008-2009 – ne fait que confirmer que l’appartenance à la zone euro laisse une large autonomie budgétaire et politique à ses Etats-membres.

Des économies de « bouts de chandelles »

Appartenir à la zone euro n’empêche par exemple en rien la France d’avoir porté son niveau de dépenses publiques à plus de 55% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2019, contre 47% en moyenne pour les dix-neuf pays membres. Les limites de 3% du PIB de déficit et de 60% du PIB de dette convenues lors du traité de Maastricht ne sont en rien des « dogmes » : notre pays n’a en effet affiché un déficit inférieur ou égal à 3% de son PIB que 7 fois en 20 ans et sa dette va allégrement dépasser les 115% de sa richesse nationale en 2020…

La Finlande utilise elle aussi pleinement son autonomie budgétaire en affichant un niveau de dépenses publiques comparable à la France, mais elle n’a jamais enregistré un déficit supérieur à 3% de son PIB au cours des vingt dernières années.

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Non seulement l’incapacité persistante de la France à ajuster ses dépenses et ses recettes l’a conduit à faire des économies de « bouts de chandelles », dont la nocivité en matière hospitalière et sanitaire est récemment apparue en pleine lumière. Non seulement elle ne semble pas avoir permis de régler les grands défis économiques et sociaux qu’affronte notre pays ; mais elle limite aujourd’hui nos capacités financières à l’heure de la reconstruction post coronavirus au regard de celles dont disposent nombre de pays de l’UE.

Un contrôle européen plus flexible

L’Allemagne va ainsi émettre 430 milliards d’euros de dette en 2020, contre 180 pour l’Italie, qui dépend donc largement du « plan de relance européen » en préparation pour relever les énormes défis économiques, sociaux et budgétaires liés à la crise en cours… Peut-être ce constat pourrait-il nous conduire à méditer sur l’utilité des limites européennes en termes de comptes publics ?

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