De la Suisse au Guatemala, l’opacité organisée du groupe minier Solway

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Le géant du nickel a recours à des paradis fiscaux pour réduire ses impôts et garder secrètes l’identité de ses actionnaires et la nature de ses contrats.

Par Publié aujourd’hui à 19h47

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Dans une usine de traitement de nickel en Indonésie, en 2012.
Dans une usine de traitement de nickel en Indonésie, en 2012. Yusuf Ahmad / REUTERS

Un siège social en Suisse et une adresse chic : Baarerstrasse 8, à Zoug, l’un des cantons les plus riches du pays, connu pour sa fiscalité attractive envers les multinationales et sa douceur de vivre au bord du lac. Sur le papier, Solway Investment Group, le propriétaire de la mine de nickel au Guatemala sur laquelle Le Monde a enquêté avec ses partenaires de Forbidden Stories, est une multinationale de droit suisse parfaitement transparente.

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Centré sur « les mines et les métaux » et désormais l’un des plus gros producteurs privés de nickel, le groupe appartient à la famille Bronstein. Le père, Aleksandr, un Estonien né dans l’ex-URSS et devenu multimillionnaire, a fondé l’entreprise en 2002. Il a racheté le portefeuille d’aluminium d’entreprises métallurgiques russes, avant de se recentrer sur le nickel et le ferronickel, un alliage vendu aux aciéries pour fabriquer l’« inox », cet acier inoxydable utilisé dans l’automobile, la santé, la cuisine ou la tuyauterie d’usine. Son fils Daniel, un ancien banquier formé au Royaume-Uni dans le négoce des métaux et doté de la nationalité allemande, dirige désormais Solway.

Sur son site Internet, la multinationale met en avant les droits humains et la santé des populations partout où elle exploite des mines : Guatemala, Ukraine, Russie, Macédoine, Philippines et Indonésie. « Solway s’engage à respecter les normes les plus élevées en matière de santé et de sécurité, de protection de l’environnement et de durabilité, est-il écrit. Nous nous mobilisons pour redonner vie à des projets mais aussi aux communautés locales. »

De graves dommages à l’environnement

Pourtant, l’enquête conduite par Forbidden Stories prouve que le groupe minier a causé de graves dommages à l’environnement au Guatemala et qu’il a de surcroît soigneusement organisé son opacité.

Solway, en effet, n’a de suisse que la façade – son siège social n’emploie que neuf personnes. Son empire est ailleurs, dans des paradis fiscaux qui ont l’avantage de réduire ses impôts, mais surtout de garder secrètes l’identité des actionnaires et la nature des contrats. Ainsi, le groupe est contrôlé par un trust familial, sorte de fondation secrète gérée par un fondé de pouvoir. L’armature du groupe est offshore, dans des paradis fiscaux où Solway a immatriculé des dizaines de sociétés : Malte, où elle a basé sa holding de tête, mais aussi Chypre et, plus loin dans les Caraïbes, les îles Vierges britanniques, Saint-Vincent et les Grenadines. Cet essaim de sociétés chapeaute ses filiales opérationnelles guatémaltèque, ukrainienne, russe…

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