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ED ALCOCK / M.Y.O.P POUR LE MONDE
Publié aujourd’hui à 18h45, mis à jour à 18h59
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SélectionLe photographe Ed Alcock a passé, pour « Le Monde », le premier jour d’une nouvelle ère sur les quais de Douvres, puis dans le ferry à destination de Calais, dans une Union européenne détachée du Royaume-Uni.
Premier jour au large pour le Royaume-Uni. Sur les quais du port de Douvres, dans un ferry pour Calais, une poignée d’Anglais regardent dans le rétroviseur trois ans et demi d’un Brexit qui n’est toujours pas achevé. Car, si rien n’a changé aujourd’hui, tout a changé.
Raymond Sayer (88 ans) est un optométriste retraité de Grantham. Il est en vacances à Douvres.
« Le Brexit est absolument génial. Nous avons eu ce que nous voulions, et ça se présente bien. Enfin, pas complètement, bien sûr. Mais le pays est submergé par les immigrants et il faut que cela cesse. Boris Johnson fera un meilleur négociateur que May – en partie parce que c’est un homme, mais aussi parce que May était remainer. »
Jess, 18 ans et son petit ami, Nathan, 21 ans.
Tous les deux ne se souviennent plus pour qui ils ont voté en 2019. « Maintenant que nous avons le Brexit, j’espère que ce sera bon pour l’économie de Douvres, dit Jess. J’ai vécu ici toute ma vie. C’était bien avant, mais c’est vraiment délabré maintenant. »
Rob May, 45 ans.
L’homme tient à souligner qu’il ne connaît pas grand-chose à la politique, et encore moins au Brexit. Mais en creusant un peu, on apprend qu’il a voté « remain » en 2016. Qu’il a été surpris par le résultat, car il s’était rendu à une réunion locale, et sur les 32 personnes présentes, seules deux voulaient quitter l’UE. Lui a une crainte : que le Brexit ne fasse augmenter les prix.
Paddy et Ian Rogers, 72 et 76 ans, sont retraités et vivent à Sheffield.
Ils sont en vacances à Douvres et, en été, ils aiment voyager dans toute la France avec leur caravane. Ils ont tous deux voté « remain » en 2016 et « lib dem » (libéraux-démocrates) en 2019. Ils disent néanmoins respecter la démocratie, et souhaitent que le Brexit fonctionne. « C’est le premier jour de sortie de l’Europe, mais cela ne semble pas vraiment différent. Mais c’est étrange de ne pas être dans l’UE. Cela dit, l’UE d’aujourd’hui n’est pas celle pour laquelle nous avons signé en 1973. »
Les camions attendent d’être chargés sur le Spirit of Britain, alors que le ferry s’apprête à entamer son premier voyage au lendemain de la promulgation du Brexit.
Madeleine Hall, retraitée de 71 ans, vit à Douvres.
Elle a voté pour rester dans l’UE en 2016, et pour le Parti travailliste aux élections générales de 2019. Pour elle, il ne se passera pas grand-chose − et elle a globalement raison. Mais elle s’inquiète tout de même. « Ma plus grande crainte après la rupture est de devenir la chienne de l’Amérique. C’est horrible, absolument horrible. C’est tellement bouleversant de vivre ces quatre dernières années. »
Andreas Frangenberg (61 ans) vient d’Erkelenz, Allemagne.
« Le Brexit est très, très triste. Nous avons eu 70 ans de paix en Europe, explique-t-il sur le ferry pour Calais. Nos différentes nations se sont renforcées ensemble. Je suis très inquiet de la tendance actuelle au nationalisme que l’on observe dans de nombreux pays. »
Alex Goodwill, 38 ans, vit dans le Kent, où il est vendeur de voitures d’occasion.
Il a voté « remain » en 2016, et « lib dem » en 2019. « Je me sens vidé, déçu, embarrassé et honteux. Vendredi soir, je regardais Twitter et j’écoutais les chansons racistes chantées lors des fêtes de Brexit. Cela m’a vraiment bouleversée, alors ce matin, j’ai pris le ferry pour aller en Europe pendant quelques heures. Je ne veux pas passer ma journée de congé avec tous ces branleurs racistes. »
Sabry, 30 ans, est Algérien et vit à Zurich depuis qu’il a obtenu son diplôme universitaire au Royaume-Uni.
« Le Brexit est terrible, et me touchera directement. Je vis en Suisse, un pays qui a conclu un accord de réciprocité avec l’UE. Quel sera l’accord pour les pays tiers qui ont un tel accord avec l’Union européenne ? J’espère que le Royaume-Uni pourra négocier un accord similaire à celui que la Suisse a conclu avec l’UE. »
A bord du Spirit of Britain, au milieu de la Manche, où se trouve aujourd’hui la frontière maritime entre le Royaume-Uni et l’Europe.
Mac McCollum vit à Douvres, où il travaille comme agent immobilier.
« Le Brexit est une parodie absolue. Les personnes qui ont voté pour quitter l’UE n’ont aucune compréhension de la politique fiscale et de tous les avantages d’être membre de l’Europe. Nous nous dirigeons vers une incertitude encore plus grande. »
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