Daoud Al-Shirian, la soupape de sécurité de la couronne saoudienne

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Le journaliste présente un talk-show très suivi, consacré aux questions de société, qui offre un exutoire aux frustrations de la population.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 04h21, mis à jour à 06h05

Temps de Lecture 4 min.

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Capture d’une vidéo du talk-show du journaliste vedette Daoud Al-Shirian, alors sur la chaîne MBC, en 2013.
Capture d’une vidéo du talk-show du journaliste vedette Daoud Al-Shirian, alors sur la chaîne MBC, en 2013. CAPTURE D’ECRAN / YOUTUBE

LETTRE DE RIYAD

Daoud Al-Shirian est de retour sur le petit écran saoudien. Après deux ans d’absence, le journaliste vedette, bête noire des ronds de cuir du royaume, a repris du service, avec une émission fidèle à la formule qui a fait son succès : donner la parole à l’homme de la rue, épingler les dysfonctionnements de l’Etat et demander des comptes aux responsables publics. Ilot de relative liberté dans un paysage médiatique très étroitement contrôlé, son talk-show offre un exutoire aux frustrations de la population.

Le programme, baptisé de son propre nom, est diffusé depuis la mi-février, les dimanche, lundi et mardi en prime time, sur SBC, une chaîne de l’audiovisuel public, une institution, dont il a pris la direction.

Comme la précédente émission qu’il a présentée entre 2012 et 2017, sur MBC – une télévision privée à capitaux saoudiens –, celle-ci traite de sujets de société, comme le chômage ou les droits des femmes, rare domaine où la couronne saoudienne tolère une forme de débat.

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Le retour à l’antenne de celui que l’on surnomme « l’allumette », en raison de sa propension à s’enflammer devant ses invités, a été accompagné d’une campagne de promotion tapageuse. « Vous voulez nous faire taire » ? demandait-il au mois de janvier sur une première série de panneaux à son effigie, placardées le long des avenues embouteillées de Riyad. « Nous ne nous tairons pas », a répondu une seconde vague d’affiches, avec son visage toujours en gros plan, l’œil narquois.

Climat de peur

Dans le climat de peur instauré par le très répressif Mohammed Ben Salman (MBS), prince héritier et homme-orchestre du royaume, soupçonné d’être derrière l’assassinat, à Istanbul (Turquie) en octobre 2018, du journaliste dissident Jamal Khashoggi, le slogan pouvait sembler surréaliste.

Et pourtant, comme promis, l’émission a démarré sur les chapeaux de roues, en abordant trois thématiques très sensibles : l’accroissement de la consommation de drogue dans les quartiers déshérités de Riyad, les problèmes que rencontrent les enfants de couples mixtes, souvent privés de papiers, et surtout la question des Saoudiennes fuyant à l’étranger la tutelle étouffante de leur famille.

Venant quelques semaines après le cas ultra-médiatisé de Rahaf Mohammed Al-Qunun, la jeune femme qui a obtenu l’asile au Canada après s’être barricadée plusieurs jours dans un hôtel de l’aéroport de Bangkok, le sujet était brûlant. Daoud Al-Shirian l’a traité comme à son habitude, avec un parti pris libéral assumé, qui lui vaut depuis des années les foudres des ultra-conservateurs.

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