Dans un quartier de Madrid, des voisins solidaires des réfugiés

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Le campement de fortune de familles de demandeurs d'asile, dans les rues de Madrid, en novembre.
Le campement de fortune de familles de demandeurs d’asile, dans les rues de Madrid, en novembre. RED SOLIDARIA DE ACOGIDA

LETTRE D’ESPAGNE

Devant les grilles du SAMU social, dans le quartier madrilène de la Latina, une dizaine de voisins discutent, emmitouflés dans leur manteau. Ce samedi 7 décembre au soir, aucune famille de migrants ou de réfugiés n’est venue s’installer sur ce bout de trottoir pour passer la nuit, comme cela s’est produit ces dernières semaines, faute de places dans les centres d’accueil de la capitale espagnole.

Mais ce groupe de riverains attend, au cas où certains arriveraient plus tard avec l’espoir, vain, que le SAMU social leur assigne un endroit où dormir.

Maria Jesus a apporté des empanadas fraîches, qu’elle ira finalement offrir, un peu plus loin, place Tirso de Molina dans un centre géré par la Croix-Rouge. Beatriz récupère un sac contenant un kit de toilettes que lui donne un voisin et qu’elle conservera chez elle en cas de besoin. D’autres ont préparé des plats chauds « maison » dans de grandes barquettes en aluminium, dont ont profité les pensionnaires du SAMU social. Des couvertures et des sacs de couchage ont été laissés dans un coin, à disposition.

Des nuits à même le sol

Tous font partie de la « commission des dîners », un groupe de 120 habitants du quartier, créé sur WhatsApp pour palier les lacunes des institutions. La « commission des déjeuners », elle, arrive à 14 heures et celle des goûters se rend dans la paroisse voisine de la Paloma, que le prêtre a ouverte aux familles pour qu’elles ne passent pas toute la journée dehors. Et puis, il y a ceux qui sont simplement disponibles en cas de besoin, pour trouver un manteau ou une paire de chaussures, prêter leur salle de bains, voire une chambre.

« Nous aidons comme nous le pouvons, tout en insistant sur le fait que c’est à la mairie et au gouvernement de faire quelque chose, pas à nous », assure Beatriz, analyste de marchés de 35 ans, volontaire presque par accident de cette association improvisée, à la flexibilité et à la capacité de mobilisation d’un réseau social.

« Le système d’accueil est saturé et nous cherchons des solutions, surtout pour que les enfants ne dorment pas dehors et que les gens mangent des plats chauds. Les auberges pour sans-abri ne donnent parfois que des sandwichs froids qui ne comblent pas leur faim, et certains centres de nuit ne servent pas de repas le midi », ajoute-t-elle.

Réfugiés d’Amérique latine

Tout a commencé en septembre, avec la mobilisation de deux voisins, Sandra et Eneko, indignés par la présence d’une famille avec de jeunes enfants dormant à même le sol, dans un pays peu habitué à ce genre d’images. Face à l’incapacité des services municipaux de les loger, ces parents de deux enfants de 7 et 10 ans ont cherché une solution. De fil en aiguille, ils se sont retrouvés à appeler le Padre Angel, un prêtre engagé, qui a trouvé un abri provisoire. Après avoir alerté les médias et grâce à la pression sociale, une solution a été trouvée deux jours plus tard pour cette famille marocaine. Mais le jour même, ils en ont vu une autre s’installer : un couple de Vénézuéliens avec trois enfants. Et ainsi de suite.

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