Dans l’est du Burkina Faso, des villages « assiégés » par les terroristes

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Des personnes déplacées fuyant les violences de l’est du Burkina Faso, à Ouagadougou, en septembre 2019.
Des personnes déplacées fuyant les violences de l’est du Burkina Faso, à Ouagadougou, en septembre 2019. ISSOUF SANOGO / AFP

Son village s’est transformé en citadelle assiégée. « L’Etat a déserté, ce sont les terroristes qui dictent leur loi désormais », rapporte Yemboaro (le prénom a été changé), un habitant de Nassougou, dans la région de l’est du Burkina Faso, joint par téléphone. Ici, au cœur de la forêt classée de Tapoa-Boopo, à plus de 300 kilomètres de la capitale, la vie a basculé il y a plus d’un an.

« Un jour, des hommes sont venus prêcher, en se présentant comme des soldats de Dieu. Ils nous ont obligés à nous convertir, sinon ils chasseraient les récalcitrants », raconte cet homme, sous couvert d’anonymat, qui a préféré fuir à Fada N’Gourma, le chef-lieu de la région, avec sa femme et ses deux enfants.

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Isolés, pris au piège, plusieurs dizaines de villages seraient ainsi passés sous l’emprise des groupes armés dans l’est du pays ces derniers mois, selon des sources locales et sécuritaires. Et ce dans un silence quasi total, les localités étant difficiles d’accès et l’actualité plutôt tournée vers la pandémie de Covid-19.

« Les terroristes ont planté un drapeau noir à l’entrée de mon village et bastonnent ou exécutent ceux qui ne respectent pas la charia. Le porc et l’alcool sont interdits, les femmes doivent porter le voile, certaines sont même enlevées et violées », témoigne Yemboaro, dont le père, un ancien conseiller municipal, a été tué dans l’attaque d’une buvette en 2018. Ciblés par les attaques, les représentants de l’Etat et les enseignants ont tous préféré fuir, affirme-t-il.

« Livrés à nous-mêmes »

Dans la région de l’Est, 500 établissements scolaires étaient fermés à cause de l’insécurité, avant l’épidémie. Aujourd’hui, l’école primaire de Nassougou servirait même de « base » aux terroristes, selon ce rescapé : « Ils campent là-bas, ils ont aussi mis en place des checkpoints sur certains axes pour contrôler ceux qui passent, et les fonctionnaires et les militaires sont tués d’office. »

Depuis quelques mois, l’étau s’est encore resserré sur la zone. « Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les forces de l’ordre ne viennent plus et ceux qui les alertent sont tués. Chacun reste terré chez soi, la peur au ventre », raconte un chef coutumier, reclus dans un village voisin avec sa famille. Une vacance de l’ordre public d’autant plus inquiétante que les élections présidentielle et législatives, fixées au 22 novembre, approchent.

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