Dans les ports de Dieppe et Newhaven, la crainte d’un « no deal »

0
318

[ad_1]

De part et d’autre de la Manche, les deux petits ports dont l’activité dépend du maintien de la ligne de ferry qui les relie pourraient souffrir d’un Brexit sans accord.

Par Allan Kaval Publié aujourd’hui à 10h06, mis à jour à 10h06

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

La ville de Dieppe dépend fortement du commerce avec le Royaume-Uni, via la liaison par ferry avec Newhaven, dans le sud de l'Angleterre.
La ville de Dieppe dépend fortement du commerce avec le Royaume-Uni, via la liaison par ferry avec Newhaven, dans le sud de l’Angleterre. ED ALCOCK / M.Y.O.P. POUR « LE MONDE »

« Tout va bien » : au fond du port de Dieppe (Seine-Maritime), les trois mots se détachent en grosses lettres rouges, lumineuses, dans l’air mouillé. C’est le nom d’un bistrot emblématique. A l’intérieur, Pierre Marlin, Dieppois de 72 ans, évoque le temps où le bateau de la ville britannique de Newhaven appareillait juste devant, sur le quai Henri-IV : « Les voyageurs arrivaient de Paris en train, embarquaient sur le paquebot, prenaient un autre train de l’autre côté de la Manche et arrivaient à Londres en ligne droite. C’est la ligne historique entre les deux capitales. »

« A Dieppe, le bateau de Newhaven, c’est comme la tour Eiffel à Paris, très peu de Dieppois y sont montés, mais s’il s’arrêtait, ça ferait un énorme vide. Dans une petite ville comme celle-ci, le ferry, c’est le rêve, c’est l’ailleurs, c’est se dire qu’on n’est pas tout à fait au bout du monde », veut croire l’ancien entrepreneur des transports, président de l’association de défense de la ligne Tug-Horizon.

A quelques semaines du 29 mars, date à laquelle le Royaume-Uni pourrait quitter l’Union européenne sans accord, le petit monde qui, d’un côté ou de l’autre de la Manche, a intérêt à ce que les relations entre les deux ports se poursuivent ne sait trop à quoi se préparer. « La ligne n’est pas forcément menacée mais on n’a pas la moindre idée des effets d’un “hard Brexit” », résume M. Marlin. Il se veut pourtant optimiste : « Jusqu’ici tout va bien. »

« On a rejoué Guillaume le Conquérant »

Depuis 2001, le maintien de la liaison tient à la volonté du conseil général de Seine-Maritime, qui a acheté deux ferrys et les infrastructures portuaires de Newhaven, laissées à l’abandon. Cas exceptionnel, une collectivité française a acquis un port britannique sinistré afin de maintenir une ligne mineure et de sauvegarder l’activité qui lui est attachée côté français. « Ici on a rejoué Guillaume le Conquérant ! », s’amuse un employé du port de Dieppe. Mais, en dehors des subventions, c’est le fret qui rend cette ligne viable pour son opérateur, la compagnie danoise DFDS Seaways. Et un Brexit sans accord risque d’être synonyme de pagaille pour ses deux navires : contrôles supplémentaires, attente, bouchons.

[ad_2]

Source link