Dans les pays scandinaves, champions de l’endettement, l’Etat à la rescousse des ménages

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A Stockholm, le 4 mai.
A Stockholm, le 4 mai. JONATHAN NACKSTRAND / AFP

La loi a été adoptée en catastrophe par le Parlement à Stockholm, le 2 avril. Jusqu’alors, la possibilité pour les entreprises suédoises de recourir au chômage partiel était extrêmement limitée. La pandémie de Covid-19 a changé la donne. Prévue initialement en août, l’entrée en vigueur du texte a finalement été avancée au 7 avril, avec un effet rétroactif. En moins d’un mois, plus de 50 000 entreprises en ont profité.

A l’agence nationale de recouvrement forcé des dettes (Kronofogden), l’analyste Johan Krantz s’en félicite. Il estime que le dispositif a permis d’atténuer l’impact économique de la crise sanitaire. La Suède a beau ne pas s’être confinée, l’Institut de la conjoncture prévoit une baisse de 7 à 10 % de son produit intérieur brut (PIB) d’ici à fin 2020 et une hausse du chômage.

Longues listes d’impayés

Pour le moment, c’est un peu le calme avant la tempête. Johan Krantz ne se fait aucune illusion : avec ses collègues de Kronofogden, ils s’attendent à voir débarquer les premières victimes économiques de la pandémie d’ici au début de l’été, avec leurs longues listes d’impayés et de dettes impossibles à rembourser. « Au début des années 1990, lors de la crise financière, nous avions constaté une augmentation de 25 % des cas, avec 100 000 dossiers supplémentaires, se souvient-il. Il n’y a aucune raison que ce soit différent cette fois-ci. »

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Car, depuis, l’endettement des ménages suédois n’a cessé de croître, au point d’atteindre un record en début d’année. La dette cumulée des ménages s’affichait alors à 4 244 milliards de couronnes (420 milliards d’euros), selon l’autorité de surveillance financière, soit l’équivalent de 85 % du PIB du pays. Depuis le milieu des années 1990, le taux d’endettement des Suédois a doublé. En 2019, il représentait presque 190 % de leur revenu disponible.

Le voisin danois est devant, avec le record mondial d’endettement des ménages, à 280 % de leur revenu disponible et 113,5 % du PIB du royaume. Toutefois, Louise Aggertsrom Hansen, analyste auprès de la Danske Bank tempère : « Non seulement la dette privée n’a pas augmenté depuis la crise de 2008. Mais le bilan financier des ménages est bien meilleur que ce qu’il paraît, si on prend en compte l’épargne-retraite, qui est une des plus élevées du monde, comparé au PIB. »

Seul problème : « Cette épargne n’est accessible qu’à la retraite », rappelle le professeur d’économie danois Svend Erik Hougaard Jensen. Ce qui signifie que, face à la crise, ménages danois et suédois sont logés à peu près à la même enseigne. Leur endettement s’est nourri de l’envolée des prix sur le marché de l’immobilier, favorisée par des taux d’intérêt dérisoires et des conditions d’emprunt très favorables.

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