[ad_1]
En Israël, les héros en blouse blanche sont, pour une large part, des Arabes. En ces temps d’épidémie, ils représentent une proportion essentielle des personnels soignants dans les hôpitaux. Selon des chiffres du ministère de l’intérieur obtenus par le quotidien Haaretz, 17 % des médecins et un quart des infirmiers sont issus de la minorité arabe, ainsi que près d’un pharmacien sur deux – et c’est sans compter les personnels d’entretien, fonctions à bas salaires dont ils occupent l’écrasante majorité. Sans eux, le système de santé national s’écroulerait.
L’ironie, c’est que les parlementaires issus de cette minorité, descendants d’Arabes demeurés sur leurs terres après la création de l’Etat israélien, en 1948, font l’objet au même moment d’attaques d’une extrême violence à la Knesset.
Après les législatives du 2 mars, ils ont apporté leur soutien à l’opposition au premier ministre, Benyamin Nétanyahou. Depuis, la droite instruit leur procès en déloyauté, les qualifiant de « soutiens du terrorisme. » « Nous combattons deux virus : celui du corona et celui du racisme. Le corona, nous le vaincrons. Pour le racisme, cela prendra plus de temps… », résume Ahmad Tibi, député de la liste unie des partis arabes, qui ne rate jamais une occasion de rappeler qu’il est l’unique médecin (gynécologue) à siéger au Parlement.
Dans sa salle de garde de l’hôpital Hadassah, fondé à l’époque du mandat britannique sur le mont Scopus de Jérusalem, Naela Hayek, 49 ans, suit ces débats sur les sites d’information, sur son téléphone portable. Ce qu’elle lit l’effare. « Ça me heurte mais ils peuvent dire ce qu’ils veulent, ça n’a pas d’influence à l’hôpital. J’y suis chez moi et nous luttons tous ensemble », dit-elle. Mme Hayek dirige les infirmiers du service de soins intensifs. Depuis des semaines, elle prépare 250 confrères juifs et arabes à faire face à l’épidémie. Le Covid-19 est ici en retard sur l’Europe. Les autorités israéliennes dénombrent plus de 4 300 cas de contagion et seize morts, les hôpitaux ne sont pas encore surchargés. Mais Mme Hayek et ses collègues s’attendent à être bientôt en première ligne.
La politique n’entre pas à l’hôpital
Naela Hayek appartient à cette classe moyenne arabe qui désire ardemment vivre une vie « normale ». Elle est mariée à un policier, leurs enfants ont fait leur primaire dans une école mixte de Jérusalem. L’an passé, le couple a déménagé dans un quartier juif. Comme nombre de ses collègues, Mme Hayek tient l’hôpital pour une bulle, où la politique n’entre pas. Elle-même n’en parle guère. Le racisme s’exprime parfois dans les couloirs, dit-elle, mais c’est par la voix de patients qu’elle refuse de juger. « Ils sont dans un état critique, leur famille est sous pression », excuse-t-elle.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: