« Dans le fracas de l’aube de la décennie 2020, rien n’est figé, tout est transitoire »

0
155

[ad_1]

Manifestation aux abords de l’université Amir Kabir après qu’un avion de ligne ukrainien a été abattu par un drone américain, à Téhéran, le 13 janvier.
Manifestation aux abords de l’université Amir Kabir après qu’un avion de ligne ukrainien a été abattu par un drone américain, à Téhéran, le 13 janvier. STR / AFP

Même Vladimir Poutine, l’homme qui a renoué avec le légendaire savoir-faire soviétique dans le monde arabe, le dirigeant qui ne cesse d’avancer des pions depuis trois ans sur l’échiquier mondial, même lui a fini par s’incliner devant l’Orient compliqué.

Mises en échec par un rebelle libyen, le maréchal Haftar, qui a quitté Moscou mardi 14 janvier sans avoir signé la trêve proposée, les ambitions diplomatiques du président russe, épaulé pour la circonstance par son allié turc Recep Tayyep Erdogan, ont dû marquer le pas.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Moscou, le maréchal Haftar refuse de signer un projet de cessez-le-feu sur la Libye

Momentanément, à n’en pas douter. Après une nuit de réflexion, l’impérieux Haftar a déclaré avoir besoin d’un peu plus de temps…

Mais dans le fracas de l’aube de la décennie 2020, rien n’est figé, tout est transitoire. Dans un monde en pleine ébullition géopolitique où la disruption passe pour seule constante, les repères changent parfois d’une semaine à l’autre. Si l’on pouvait prendre une photographie des dynamiques à l’œuvre en cette troisième semaine de janvier, voici, à grands traits, ce que cela pourrait donner.

Au Moyen-Orient, le hasard a voulu que l’un des rares dirigeants connu comme une force de modération et de médiation, le sultan Qabous d’Oman, s’éteigne le 10 janvier, au moment où retentissait une nouvelle déflagration dans la région.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Qabous Ben Saïd, précieux trait d’union entre les mondes arabe, perse et occidental

La tension croissante entre l’Iran et les Etats-Unis a culminé le 3 janvier avec l’assassinat à Bagdad, par un drone américain, du général Ghassem Soleimani, l’architecte de la politique d’expansion régionale de la République islamique. La riposte mesurée de Téhéran a fait espérer une pause dans cet affrontement, mais la terrible bavure qui l’a accompagnée, avec la destruction par erreur d’un avion de ligne ukrainien et la mort de ses 176 passagers, plonge à nouveau l’Iran dans l’incertitude.

Stratégie illisible de Washington

Ecartelé entre l’Iran et les Etats-Unis, en proie à un grave mouvement de contestation, l’Irak demande le départ des troupes américaines ; Washington refuse. La guerre en Syrie semble ne jamais pouvoir s’achever ; c’est maintenant Idlib et sa population qui ploient sous les bombes russes. Loin de s’éteindre, le conflit libyen, on l’a vu, s’internationalise : comme en Syrie, profitant de l’absence des Occidentaux, Moscou et Ankara y interviennent de concert pour y servir des intérêts différents, sans pour autant parvenir à trouver une solution susceptible de mettre fin à la guerre.

Facteur de ce désordre mais acteur réticent, les Etats-Unis de Donald Trump plongent leurs alliés, en Europe et au Moyen-Orient, dans la plus grande confusion. La stratégie de ce président américain, si tant est qu’elle existe, est illisible. Proclamer son objectif de rapatrier ses troupes ne l’empêche pas d’être interventionniste quand il le juge nécessaire. Seul son unilatéralisme est immuable. Après avoir déclaré l’OTAN « obsolète », il suggère qu’elle se transforme en « NATO-ME », acronyme de l’OTAN en anglais auquel il ajoute les initiales de « Middle East », pour prendre le relais des troupes américaines au Moyen-Orient.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: