Dans le Brésil de Bolsonaro, les monarchistes se prennent à rêver de restauration

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Des descendants de la famille royale brésilienne rassemblés à Rio de Janeiro, en juin 2018. Dom Bertrand (2e en partant de la droite) est présent.
Des descendants de la famille royale brésilienne rassemblés à Rio de Janeiro, en juin 2018. Dom Bertrand (2e en partant de la droite) est présent. MAURO PIMENTEL / AFP

LETTRE DE RIO DE JANEIRO

Avouons-le d’entrée : en donnant rendez-vous à un monarchiste au café du musée de la République de Rio de Janeiro, on voulait faire une petite provocation. « Mais non ! Ça ne me dérange pas du tout ! Nous les monarchistes, on ne veut pas abolir l’histoire de notre pays ! », lance tout sourire Rodrigo Dias, en s’asseyant sous les voûtes du palais du Catete, qui fut jusqu’en 1960 le siège de présidence brésilienne.

Car, oui, le Brésil fut une monarchie. Et même un empire, l’un des plus vastes du monde, s’étendant sur 8 millions de km2 (quatre fois la taille du Premier Empire napoléonien) qui, en 67 ans, ne connut « que » deux souverains : Dom Pedro I (1822-1831), père de l’indépendance, et Dom Pedro II (1831-1889), son fils, renversé et mort en exil à Paris.

Portrait de Dom Pedro II, 1872. Huile sur toile, 245x288cm, Museu Imperial.
Portrait de Dom Pedro II, 1872. Huile sur toile, 245x288cm, Museu Imperial. MUSEU IMPERIAL / WIKIMEDIA COMMONS

« J’ai toujours aimé la monarchie. Dès le collège, j’étais passionné par Pedro II : un homme cultivé, tempéré, honnête… », se souvient M. Dias, 37 ans, médecin de profession et « vice-chancelier » du Cercle monarchique de Rio. Lui-même croit dur comme fer au retour d’un Empire brésilien « constitutionnel et parlementaire », à l’image du Danemark ou de l’Angleterre. « Tous les pays prospères et honnêtes sont des monarchies, croit M. Dias, pour qui le climat n’a jamais été aussi favorable ! »

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De fait : les monarchistes, longtemps ultramarginaux, disposent d’une visibilité nouvelle dans le Brésil de Jair Bolsonaro, gouverné à l’extrême droite.

« Lobby monarchiste »

Au sein de l’exécutif, plusieurs responsables ne cachent pas leurs penchants impériaux ; ainsi le conseiller aux affaires étrangères du président, Filipe Martins ; ou le ministre des infrastructures, Tarcisio Gomes de Freitas. Et surtout Abraham Weintraub, chargé de l’éducation, qui, le 15 novembre 2019, qualifia sur Twitter d’« infamie » l’avènement de la République, proclamée exactement 130 ans plus tôt.

Au Parlement, une dizaine d’élus forment un embryon de « lobby monarchiste ». Leur figure de proue est tout naturellement le prince Luiz Philippe d’Orléans et Bragance, lui-même issu de la famille impériale. A 50 ans, ce « député au sang bleu », proche parmi les proches du clan Bolsonaro, fut un temps pressenti pour être son vice-président de la République. Un comble pour ce monarchiste de naissance !

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« Etre républicain n’a aucun sens, confie-t-il. L’Empire était libéral, il apportait la prospérité et la stabilité. C’était un moment lumineux, qu’a interrompu une petite république dictatoriale corrompue. » Pour le « Dom » Luiz Philippe, le Brésil n’aurait « jamais été aussi monarchiste : on trouve des groupes de partisans dans tous les Etats et toutes les grandes villes. En tout, il doit y avoir 100 000 à 200 000 militants de la cause et dix à vingt fois plus de sympathisants. »



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