« Dans la tête de Viktor Orban », ce héraut de l’illibéralisme

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La journaliste Amélie Poinssot dresse le portrait de l’homme fort de Budapest, cherchant à comprendre de quelle manière il est parvenu à incarner les rêves et les peurs des Hongrois.

Par Marc Semo Publié aujourd’hui à 06h15

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Livre. Il y a une énigme Viktor Orban. Vainqueur par quatre fois – dont trois consécutives – des élections législatives, le premier ministre hongrois est devenu le symbole même au sein de l’Union européenne de la « démocratie illibérale ». Il fut jadis un jeune dissident libéral. Son entrée en lice dans l’arène politique remonte à juin 1989, dans les derniers mois d’un régime socialiste aux abois quand, lors de la grande cérémonie de « réenterrement » des martyrs de la révolution de 1956, il prit la parole pour exiger le départ des troupes soviétiques. Le leader du Fidesz fut l’un des espoirs d’un après-communisme réformiste, ouvert sur l’Europe. Mais, revenu au pouvoir après huit ans d’opposition, il s’était mué en autocrate nationaliste et conservateur. –

« La constance de Viktor Orban depuis 2010 invite à penser qu’il y a chez lui une base idéologique », note la journaliste Amélie Poinssot, dans son très éclairant livre sur l’homme fort de Budapest, relevant comment ce dernier a profondément modifié les institutions de son pays, mises en coupe réglée par son parti. Mais elle reconnaît aussi que la question se pose de la sincérité de ses convictions et que l’on peut se demander s’il n’a pas, surtout, « un goût immodéré du pouvoir qui l’amène à embrasser n’importe quelle cause pourvu qu’elle lui rapporte des voix ».

La « magyaritude » avant tout

Ce fils d’une famille relativement modeste a grandi dans une Hongrie provinciale et conservatrice sous un vernis communiste. D’où les thèmes de son engagement : la « magyaritude », c’est-à-dire l’identité hongroise avant tout, et l’hostilité envers une Europe occidentale perçue comme le lieu de toutes les perditions.

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Revendiquant d’avoir bloqué le flux des migrants en 2015, il clamait : « Si je ne l’avais pas fait, nous serions comme un camp de réfugiés, une sorte de Marseille de l’Europe centrale. » Viktor Orban sait incarner les rêves, et surtout les peurs, de ses concitoyens. En premier lieu, celle de la disparition du peuple hongrois, isolé linguistiquement par rapport à ses voisins slaves ou latins, alors que le pays se dépeuple avec une natalité en berne et l’émigration vers l’Ouest.

Il joue aussi sur les frustrations de l’histoire et le traumatisme encore vif du traité de Trianon imposé après la première guerre mondiale, qui amputa la Hongrie, devenue indépendante, de 70 % de son territoire et d’un tiers de sa population. D’où la réhabilitation de figures pour le moins ambiguës de l’entre-deux-guerres, tel l’amiral Horthy, anticommuniste forcené et antisémite assumé, qui fut régent de Hongrie entre 1920 et 1944.

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