Dans la police américaine, un état d’esprit paramilitaire et les biais raciaux de la société

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Un policier de Seattle devant des manifestants (Etat de Washington), le 1er juin 2020.
Un policier de Seattle devant des manifestants (Etat de Washington), le 1er juin 2020. LINDSEY WASSON / REUTERS

Dans plusieurs villes, des dizaines de policiers américains ont posé un genou à terre ces derniers jours, en solidarité avec les manifestants protestant contre les violences policières. Dans un retournement tragique, ce geste, lancé par le joueur de football américain Colin Kaepernick, en 2016, pour dénoncer un phénomène qui touche particulièrement les Afro-Américains, évoque aussi l’image du policier de Minneapolis (Minnesota) appliquant son genou sur la nuque de George Floyd, un Noir de 46 ans, dont la mort, le 25 mai, suscite depuis des manifestations dans tout le pays.

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Cette pratique aux conséquences dramatiques a choqué jusque dans les rangs de la police, dont plusieurs responsables ont dénoncé l’utilisation. Sue Rahr, ancienne shérif dans l’Etat de Washington, coautrice d’un rapport sur une réforme de la culture au sein de la police, est catégorique : « Ce qu’on a vu à Minneapolis n’est recommandé dans aucun Etat. Ce qui est inquiétant c’est que trois autres policiers aient laissé faire leur collègue. Cela signifie que l’on n’a pas affaire à un flic voyou mais à un fonctionnaire qui pense que ce qu’il fait est permis. C’est un problème culturel plus que de formation », explique la sexagénaire, à la tête de la commission pour la formation des forces de l’ordre dans son Etat.

Elle reconnaît toutefois que l’entraînement des policiers comporte des biais pouvant expliquer le recours régulier à la violence. Sans standards nationaux, plus de 600 écoles de police se partagent la tâche. « Des progrès ont été réalisés, assure Mme Rahr, mais globalement il faut en finir avec un état d’esprit paramilitaire, où le policier est entraîné à prendre physiquement le contrôle sur le délinquant. »

Tâche de longue haleine

Dans son rapport de 2015, l’experte, qui fut membre de la task force mise en place par l’ancien président Barack Obama (2009-2017) sur ces questions, déplorait que trop d’académies de police forment les recrues pour « une guerre contre les gens que nous sommes censés protéger et servir ». « On essaye depuis dix ans d’enseigner un esprit critique, des techniques de désescalade quand ils se rendent sur un incident, de réduire l’utilisation de la force mortelle, tout en évitant de se mettre en danger… », explique-t-elle, consciente qu’il s’agit là d’une tâche de longue haleine, sujette aux critiques des partisans d’une police « dure sur le crime », adeptes de « la loi et l’ordre ».

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