Dans la circonscription de Boris Johnson, l’exaspération face au Brexit

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Dans cette grande banlieue de Londres, qui a voté pour quitter l’Union européenne à 57 %, « brexiters » et « remainers » veulent tourner la page une bonne fois pour toute.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 18h12, mis à jour à 18h16

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Des manifestants anti-Brexit, à Londres, le 23 mars, prennent la pose devant des effigies du député de Michael Gove, Boris Johnson et Theresa May.
Des manifestants anti-Brexit, à Londres, le 23 mars, prennent la pose devant des effigies du député de Michael Gove, Boris Johnson et Theresa May. Kirsty Wigglesworth / AP

Il suffit de prononcer le mot « Brexit » pour que la bouche de Carole Clouting se gèle dans un rictus. « Ça fait trois ans que ça dure ! Il ont vraiment fait n’importe quoi », s’emporte cette femme de 70 ans, vendeuse à mi-temps chez un opticien. Elle a voté en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016, n’a absolument pas changé d’avis, et a un seul message à faire passer : « Je veux juste qu’on en finisse. »

Uxbridge, comme le reste du Royaume-Uni, n’en peut plus. Dans cette lointaine banlieue ouest de Londres, circonscription du très ambitieux Boris Johnson, l’un des leaders du Brexit, le « mot en B » commence à sérieusement taper sur les nerfs de tout le monde. « Je n’en peux plus. Les députés passent leur temps à voter, mais plus personne ne sait de quoi il en retourne. On parle d’amendements sur des motions, c’est incompréhensible », s’agace Ricky Dowsett, 31 ans.

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Cet agent immobilier tiré à quatre épingles – costume trois-pièces anthracite, montre connectée au poignet, coupe de cheveux étudiée – s’est abstenu en juin 2016, même s’il penche pour le Brexit. Plus que tout, il rêve de passer à autre chose. « Le sujet domine en permanence les informations. Ce qu’il nous faut, c’est un bébé royal ou une coupe du monde de football où l’Angleterre marche bien, qu’on puisse enfin parler d’autre chose. »

« Il faut respecter la démocratie »

Uxbridge et Ruislip Sud, pour prendre le nom complet de la circonscription, qui vote traditionnellement conservateur, a soutenu le Brexit à 57 % en 2016. Il existe peu de sondages par circonscription, et ceux-ci ont une forte marge d’erreur, mais une étude de Channel 4 de novembre 2018 indiquait que seuls 46 % des habitants voteraient de nouveau pour sortir de l’Union européenne.

« Tout ce que Donald Tusk et Jean-Claude Juncker veulent, c’est notre argent » John, un membre du parti conservateur

Dans les charmantes rues piétonnières du centre-ville, ce changement d’opinion n’est pourtant guère visible. Ce qui domine avant tout est une envie de tourner la page, une bonne fois pour toute. « J’ai voté “Remain”, mais il faut que le Brexit ait lieu, estime Greg, un autre agent immobilier, qui constate un léger ralentissement du marché depuis l’an dernier. Il faut respecter la démocratie. »

John, un membre du parti conservateur, qui habite la circonscription voisine, confirme. « J’ai voté “Remain”, mais le Brexit a gagné. Il faut sortir de l’Union européenne, point final. » L’attitude de Bruxelles l’irrite au plus haut point. « Tout ce que Donald Tusk et Jean-Claude Juncker veulent, c’est notre argent », affirme-t-il avec un profond dédain.

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