Dans « Défi de solidarité », des hébergeurs face à l’urgence des « mineurs étrangers isolés »

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Les hébergeurs racontent les difficultés, les galères rencontrées mais aussi les joies apportées par des gamins déboussolés.
Les hébergeurs racontent les difficultés, les galères rencontrées mais aussi les joies apportées par des gamins déboussolés. TSVP/FRANCE 2

FRANCE 2 – MARDI 14 JANVIER À 23 H 20 – DOCUMENTAIRE

Sobre dans sa forme et terrible dans son contenu, ce documentaire tourné à Paris et en proche banlieue fait réfléchir sur l’humanité. Dans la France d’aujourd’hui, dans l’une des villes les plus riches du monde, il y est question d’adolescents dormant dans la rue, même en plein hiver. Et d’adultes qui, en donnant bénévolement de leur temps et de leur énergie, pallient les manquements de l’Etat pour mettre à l’abri, l’espace de quelques nuits, ces enfants. Ces jeunes étrangers sans papiers qui attendent, parfois en vain, l’évaluation de leur minorité pour être enfin logés, soignés et scolarisés sous la protection officielle de l’aide sociale à l’enfance.

La loi française est claire : toute personne de moins de 18 ans doit être logée, nourrie, soignée, quelle que soit sa nationalité. Dans la réalité, ils sont des centaines de jeunes, souvent originaires d’Afrique de l’Ouest, à ne pas avoir un toit en attendant de prouver leur âge à la justice. Cette situation, intolérable, est combattue par les hébergeurs bénévoles de l’association Paris d’exil, que Caroline Darroquy et Anne Richard ont suivis entre 2017 et 2018, mettant en lumière un système aussi admirable qu’épuisant. Une véritable chaîne humaine qui, à l’aide d’appels téléphoniques incessants, de rendez-vous, de réunions et de système D parvient à sauver de la rue des ados qui ne devraient pas y être. « Laisser à la rue des gamins est inconcevable. On considère que les pouvoirs publics sont défaillants et nous faisons le boulot en attendant que l’Etat fasse son travail ! », résume une hébergeuse. Coups de fil pour trouver une place, relances, alertes, réunions d’information, distribution de repas, de cadeaux, conseils concernant les démarches administratives, le boulot est chronophage, épuisant, parfois déprimant, souvent gratifiant.

« Puits sans fond »

Filmés face caméra, les hébergeurs racontent les difficultés, les galères rencontrées mais aussi les joies apportées par des gamins déboussolés. Delphine, monteuse de films dans le civil et coordinatrice des hébergeurs dans l’association, résume la situation : « On fait ce que les institutions ne veulent pas faire : on prend en charge l’insupportable. » Pour Agathe, prof dans une école de commerce et hébergeuse : « C’est un puits sans fond. On ne peut pas proposer des solutions à tous. Il faut apprendre à se contenter d’une petite victoire : un toit, un repas, quelques nuits au chaud… »

Dans ce documentaire poignant, certains adolescents s’habituent à ce système D qui les fait changer d’endroit en permanence. D’autres se referment sur eux-mêmes. Pour l’association, il y a le court terme (de trois à quatre nuits), le moyen terme (de une à deux semaines) et le long terme, qui ne peut jamais dépasser deux mois. Il faut éviter que le gamin s’attache trop. « Je suis juste un hébergeur, pas un hôtel ni une famille de substitution. Il ne faut pas créer de lien de dépendance affective, financière ou morale », résume Delphine.

Que seraient devenus ces ados si personne ne les avait aidés ? La moitié des jeunes hébergés par l’association Paris d’exil ont disparu, ombres errantes sans papiers. La justice a donné raison à l’autre moitié, comme pour Mamadou. Après cinq mois d’hébergement dans une dizaine de lieux différents, l’adolescent africain a été reconnu mineur et placé dans un foyer, sous la protection de l’aide sociale à l’enfance. Logé, soigné et bientôt scolarisé. Enfin.

Défi de solidarité, de Caroline Darroquy et Anne Richard (Fr., 2018, 70 min).

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