« Dans certains pays, comme la Pologne et la Hongrie, le problème est systémique »

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Le commissaire européen à la justice Didier Reynders à Bruxelles, le 4 septembre.

La Commission européenne devait finalement présenter mercredi 30 septembre son premier rapport sur l’Etat de droit en Europe, dont la date de publication a été plusieurs fois modifiée. Alors que les négociations sur un mécanisme de conditionnalité du versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit sont difficiles et qu’un Conseil européen est prévu à Bruxelles les 1er et 2 octobre, la présidente de l’exécutif communautaire, Ursula von der Leyen, l’avait retardée à la semaine prochaine.

Elle est finalement revenue sur sa décision mardi. Juste après que Viktor Orban, le premier ministre hongrois, lui a demandé le départ de sa vice-présidente chargée des valeurs et de la transparence, la Tchèque Véra Jourova. Dans un entretien au Monde, Didier Reynders, le commissaire à la justice, qui a supervisé la rédaction de ce rapport, décrypte les menaces qui pèsent sur l’Etat de droit au sein des Vingt-Sept.

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Quel diagnostic faites-vous sur la situation de l’Etat de droit en Europe ?

Il y a des tensions de plus en plus fortes. Si l’on regarde la situation des médias, par exemple, elle se dégrade partout en Europe. La sécurité des journalistes est un véritable sujet de préoccupation. Le secteur se porte mal économiquement. Et, dans certains pays, la concentration des acteurs et la pression des Etats, qui subventionnent certains titres et pas d’autres, mettent en danger l’indépendance de la presse.

Il faut bien comprendre que, si on abaisse l’Etat de droit en Europe, on met en danger la construction européenne, dont le ciment est la confiance entre les Etats membres, les citoyens ou encore les acteurs économiques. C’est vrai pour le marché intérieur mais aussi pour la coopération judiciaire. Prenez l’exemple du mandat d’arrêt européen. Aujourd’hui, une juridiction d’Amsterdam refuse d’extrader des citoyens polonais [au motif que la justice polonaise les exposerait à un procès inéquitable]. Varsovie a répondu par la réciproque. La crise des valeurs européennes dans certains pays crée des problèmes de confiance, on ne peut pas continuer comme ça.

Au moment de l’élargissement de l’Union, ce sujet n’a pas été mis sur la table ?

Ces pays répondaient aux critères, cela suffisait. A l’époque, ils faisaient tout pour s’adapter aux valeurs européennes. On a constaté depuis que ce n’est pas un mécanisme linéaire. Regardez ce qui se passe dans les Balkans, par moments il y a des progrès, à d’autres des reculs. Une fois qu’on est dans l’Union, on peut changer, alors qu’il faudrait continuer à respecter les critères.

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