Dangereuse escalade militaire entre l’Inde et le Pakistan

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Face aux attaques-suicides ou terroristes imputées au Pakistan, l’Inde est passée de la retenue à la riposte militaire, rapporte Julien Bouissou, correspondant du « Monde » à New Delhi.

Par Julien Bouissou Publié aujourd’hui à 15h21

Temps de Lecture 4 min.

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Un paramilitaire indien à Srinagar, dans l’Etat du Jammu-Cachemire, le 5 mars 2019.
Un paramilitaire indien à Srinagar, dans l’Etat du Jammu-Cachemire, le 5 mars 2019. Mukhtar Khan / AP

Analyse. Le récent affrontement entre l’Inde et le Pakistan au Cachemire marque un dangereux tournant dans les relations entre les deux puissances nucléaires d’Asie du Sud. La riposte militaire menée le 26 février par l’Inde, quelques jours après une attaque-suicide au Cachemire indien, revendiquée par le groupe islamiste pakistanais Jaish-e-Mohammed (JeM), qui a tué quarante paramilitaires indiens, est inédite. L’Inde privilégiait jusqu’à présent la diplomatie ou les opérations militaires clandestines contre son voisin, qu’elle accuse d’abriter et de soutenir les groupes terroristes la visant. Face aux attaques-suicides ou terroristes, l’Inde est passée de la retenue à la riposte militaire.

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Fin 2001, lorsque le JeM mène une attaque contre le Parlement de New Delhi, l’Inde masse ses troupes à la frontière avec le Pakistan, mais n’ose pas envoyer ses avions de combat au-delà de la zone de la ligne de contrôle séparant les deux pays, par crainte d’une escalade. Lorsqu’en 2008 des terroristes arrivent du Pakistan par la mer et tuent 166 personnes à Bombay, l’Inde tout entière est sous le choc, mais renonce, encore une fois, à riposter militairement au moins de manière visible. Cette retenue n’a pas empêché d’autres attaques- suicides ou attentats en Inde.

L’Inde ne peut pas faire la paix avec le Pakistan si elle ne fait pas la paix avec elle-même

Le premier ministre indien, Narendra Modi, arrivé au pouvoir en 2014, est parvenu à ce constat après une tentative avortée de négociation avec le dirigeant pakistanais, Nawaz Sharif, et l’attaque contre une base militaire indienne à Uri, en 2016. Sa réponse à l’attaque d’Uri marque le début d’un tournant. Pour la première fois, l’Inde mène, à grand renfort de communication, une opération militaire héliportée dans la zone de la ligne de contrôle, prenant de court son frère ennemi. La « frappe chirurgicale », comme New Delhi la surnomme, marque surtout les esprits et réveille le patriotisme indien, accentuant la pression sur le Pakistan. Sa médiatisation pousse aussi la communauté internationale à se positionner dans le conflit, en condamnant les attaques menées par des groupes islamistes présents sur le sol pakistanais.

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Le 26 février, M. Modi a poussé le curseur plus loin. Pour la première fois depuis 1971, des avions de combat indiens ont frappé une cible au-delà de la région disputée du Cachemire, tout en se protégeant derrière la sémantique d’une frappe « préventive » et « non militaire », puisqu’elle ne vise aucune infrastructure de l’armée pakistanaise. Le risque d’une guerre nucléaire avec le Pakistan ne dissuade plus l’Inde de riposter militairement.

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