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Pertes & profits. Il y a la vitrine du magasin parisien et puis l’arrière-boutique du Xinjiang, moins brillante. Le géant chinois des télécommunications Huawei a inauguré en grande pompe, jeudi 5 mars, son « flagship store » dans le quartier de l’Opéra, à Paris. Un haut-lieu du glamour parisien, déjà choisi par Apple et Orange, auquel le fabricant de smartphones veut associer son image. L’image ? Trois jours plus tôt, l’Institut australien de stratégie politique (ASPI) publiait un rapport révélant qu’entre 2017 et 2019, Pékin avait déporté au moins 80 000 prisonniers de la minorité musulmane ouïghoure de leur province du Xinjiang vers d’autres régions pour travailler dans une trentaine d’usines fournissant quatre-vingt-trois grandes marques mondiales de la technologie (y compris Huawei), de la confection et de l’automobile.
« Des usines recourent au travail forcé des Ouïghours dans le cadre d’un mécanisme de transfert encadré par l’Etat », dénonce le document. Le groupe n’était pas seul incriminé. Pour rester dans la « tech », le chinois OPPO, Apple, Sony, Samsung, Microsoft et Nokia, sont pointés du doigt, enfreignant leur code de bonne conduite interdisant le recours au travail forcé. « Ils vivent habituellement dans des dortoirs séparés, suivent des cours de mandarin et d’idéologie en dehors des heures de travail. Ils sont soumis à une surveillance constante et ne sont pas autorisés à observer leurs pratiques religieuses », insiste le think tank australien.
Première usine hors de Chine en France
La firme de Shenzen a contre-attaqué en assurant exiger de ses fournisseurs qu’ils « se conforment aux normes internationales du travail ». Mais il faudrait plus que ces accusations pour freiner l’ambition planétaire du roi des réseaux 5G et vice-roi du smartphone au côté du sud-coréen Samsung, qui est aussi régulièrement accusé de servir les intérêts de l’Etat chinois et de menacer la sécurité des pays qu’il équipe en réseaux 5G. Il résiste déjà aux attaques de Donald Trump, qui menace de rétorsion les pays utilisant sa technologie. Et contourne l’embargo américain qui prive ses portables des applications Google et Facebook, par le développement de ses propres « applis » et des appareils haut de gamme aux prix compétitifs.
Le patron de Huawei Europe, Walter Ji, a réaffirmé cette stratégie offensive et de long terme, jeudi, en annonçant l’arrivée prochaine de nouveaux produits grand public (téléviseurs…) conçus avec des partenaires haut de gamme comme Leica dans l’optique ou Devialet dans le son. Même face aux « restrictions » annoncées par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, pour protéger la sécurité et « nos intérêts de souveraineté » (installations militaires, centrales nucléaires…), Huawei n’a pas renoncé à construire en France sa première usine hors de Chine, « car elle fait partie de notre stratégie », soulignent ses dirigeants.
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