Courtisée, l’extrême droite polonaise fait monter les enchères sans donner de consigne de vote

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Krzysztof Bosak, le candidat de l’extrême droite polonaise arrivée en quatrième position de la présidentielle, le 20 juin à Varsovie.

Accroché sur un balcon, juste en face de ses fenêtres, un drapeau arc-en-ciel, symbole du mouvement LGBT, semble le narguer, mais, comme on le lui fait remarquer, Krzysztof Bosak choisit de s’en amuser. « Ah oui, c’est une association qui l’a fait exprès pour qu’on le voie lorsque l’on reçoit des télévisions étrangères ! », s’esclaffe-t-il. De fait, des journalistes venus des quatre coins du monde affluent au sixième étage de ce bâtiment historique, situé au cœur de Varsovie, où siège le candidat de Konfederacja (« confédération »), l’extrême droite polonaise arrivée en quatrième position au premier tour de l’élection présidentielle et, désormais, en mesure de peser pour le second tour, dimanche 12 juillet.

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Le million de voix – 1,3 million précisément, soit 6,8 % des suffrages – récoltées satisfait pleinement M. Bosak. « C’est peut-être le meilleur score pour un candidat politiquement incorrect comme moi, ironise-t-il avec un large sourire. Il y a quelques années, nous aurions obtenu 1 %. » Cet homme tiré à quatre épingles qui, à 38 ans, en paraît dix de moins peut surtout se targuer d’avoir séduit près de 22 % des 18-29 ans. De quoi attiser les appétits, et faire monter les enchères sur son terrain favori, les « valeurs traditionnelles » d’une « Pologne chrétienne ».

Fondée en 2018, Konfederacja est une alliance entre trois formations, composée de nationalistes catholiques du Mouvement national, dont est issu M. Bosak ; de libertariens conservateurs dirigés par le sulfureux Janusz Korwin-Mikke, présent dans le paysage depuis des années ; et de traditionalistes monarchistes catholiques, pilotés par Grzegorz Braun, complotiste patenté. Moins d’un an après sa création, cette alliance envoyait à la Diète, l’Assemblée polonaise, onze députés d’un coup, lors des élections législatives d’octobre 2019. Une percée saisissante dans la mesure où le credo des « valeurs familiales et traditionnelles », sur fond d’homophobie et de discours antimigrants sur lesquels s’appuie l’extrême droite polonaise, est déjà saturé par le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), au pouvoir depuis 2015.

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« Le PiS se paye de mots »

« Le PiS se paye de mots, il n’y a que vous, les médias mainstream, pour les désigner “ultraconservateurs”, en réalité, ce serait plutôt un parti centriste, jamais ils ne changeront la Constitution pour interdire l’adoption par des couples homosexuels », s’insurge M. Bosak. Elu député dans la vague d’il y a dix mois, ce dernier se définit plutôt « Marion Maréchal » que « Marine Le Pen » – bien qu’il n’ait, dit-il, rencontré ni l’une ni l’autre – et affirme « haïr l’Union européenne [UE] et l’establishment bruxellois qui veut faire pression pour changer notre culture ». « Mais je suis aussi réaliste, complète-t-il, et si un Polexit, une sortie de l’UE, est impossible, nous devons au moins sécuriser nos positions avec la Hongrie. »

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