Corée du Nord-Etats-Unis : impasse ou partie remise ?

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Les experts sont partagés sur l’interprétation et sur les suites du sommet infructueux entre Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï, détaille Philippe Pons, correspondant du « Monde » à Tokyo.

Par Philippe Pons Publié aujourd’hui à 05h00

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Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï, le 27 février 2019.
Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï, le 27 février 2019. Evan Vucci / AP

Analyse. Echec, blocage, incident de parcours… Les experts sont partagés sur l’interprétation et sur les suites du sommet infructueux entre Donald Trump et Kim Jong-un, les 27 et 28 février à Hanoï. Les alliés des Etats-Unis, qui craignaient que le président américain fasse trop de concessions au dirigeant nord-coréen, sont satisfaits. A commencer par le Japon, à l’avant-garde des pays favorables à la « pression maximum » sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui risquait de se trouver marginalisée par une avancée dans les relations entre Pyongyang et Washington. « Pas d’accord est mieux qu’un mauvais accord », dit-on à Tokyo. Certes, mais pour déboucher sur quoi ? Un retour « au feu et à la fureur », dont Donald Trump menaçait la RPDC, et d’une attaque sur l’île de Guam, brandie par Kim Jong-un en 2017 ?

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Une hypothèse, pour l’instant, improbable : sans avoir permis un accord, le sommet d’Hanoï s’est néanmoins conclu sur la réaffirmation de l’engagement de Kim Jong-un de ne pas reprendre d’essais nucléaires et balistiques. Washington a annoncé, pour sa part, dimanche 3 mars, l’arrêt des exercices militaires annuels conjoints avec la Corée du Sud, qui sont remplacés par des manœuvres de moindre ampleur. La retenue réciproque est donc maintenue, laissant ouverte la voie diplomatique.

La diplomatie personnelle de Donald Trump, trop confiant dans sa force de persuasion, couplée à l’impréparation en amont de ce sommet, a conduit au blocage des pourparlers. L’approche iconoclaste du président, au regard de la diplomatie traditionnelle, n’est pas aussi inefficace qu’il y paraît avec un régime hyperpersonnalisé comme celui de la RPDC, estime le secrétaire d’Etat Mike Pompeo : « Avec un pays comme la Corée du Nord, les dirigeants suprêmes ont seuls la capacité de prendre d’importantes décisions. »

Exigence maximaliste

Certes, mais encore faut-il avoir préparé le terrain, ce qui n’est pas toujours facile avec Pyongyang, parfois arc-bouté sur des positions de principe. Un désaccord sur le troc de la levée des sanctions contre la dénucléarisation a été apparemment à l’origine du déraillement des pourparlers, dont les deux parties présentent des versions différentes : selon Donald Trump, la RPDC offrait trop peu (arrêt de la centrale nucléaire de Yongbyon, alors qu’il en existe d’autres) en échange de la levée de « toutes les sanctions internationales ». Le ministre nord-coréen des affaires étrangères, Ri Yong-ho, a contesté cette présentation : Kim Jong-un a demandé la levée de cinq des trains de sanctions de 2016 et 2017 sur les onze dont la RPDC est l’objet. Ces sanctions, frappant les exportations de minerais nord-coréens et les imprtations de pétrole, affectent durement son économie

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