Controverse entre Israël et la Pologne à propos de la mémoire de la Shoah

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Benyamin Nétanyahou a assuré que la presse avait déformé des propos qu’elle lui attribuait sur la collaboration « des Polonais » avec les nazis.

Par Jakub Iwaniuk Publié aujourd’hui à 10h25, mis à jour à 10h25

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Benyamin Nétanyahou et son épouse, le 14 février au Monument aux héros du ghetto, à Varsovie.
Benyamin Nétanyahou et son épouse, le 14 février au Monument aux héros du ghetto, à Varsovie. WOJTEK RADWANSKI / AFP

L’incident diplomatique n’a semblé durer que quelques heures, mais il a montré, une fois de plus, à quel point les relations entre Israël et la Pologne restent prisonnières des questions mémorielles liées à la Shoah. En marge de la conférence internationale sur le Moyen-Orient, les 13 et 14 février à Varsovie, le premier ministre israélien est sorti de sa complaisance usuelle à l’égard des autorités locales. « Je dis que des Polonais ont collaboré avec les nazis et je ne connais personne qui a été poursuivi pour une telle déclaration », a déclaré Benyamin Nétanyahou devant les journalistes de son pays.

Il était interrogé sur la loi mémorielle controversée votée par la majorité ultraconservatrice polonaise en janvier 2018, et qui prévoyait, dans sa version d’origine, des peines de prison pour « l’attribution à la nation ou à l’Etat polonais, en dépit des faits, de crimes contre l’humanité » dans le cadre de l’occupation nazie. Ce texte avait déclenché une tempête diplomatique entre Varsovie d’un côté, l’Etat hébreu et Washington de l’autre. Il fut amendé quelques mois plus tard, en concertation avec Israël, à la suite des critiques adressées par la communauté scientifique et l’Institut Yad Vashem.

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Les propos du premier ministre israélien ont fait l’effet d’un électrochoc à Varsovie. Très vite, jeudi soir, le président polonais Andrzej Duda a estimé sur Twitter qu’« Israël n’est pas dans cette situation un bon endroit pour se rencontrer », suggérant une éventuelle annulation du sommet avec le groupe de Visegrad prévu les 18 et 19 février à Jerusalem. Le chef de l’Etat proposait d’accueillir la réunion en Pologne.

« Manipulation journalistique nuisible »

La porte-parole de la majorité ultraconservatrice, Beata Mazurek, s’est empressée d’assurer que, lors de la prochaine session parlementaire, « le PiS [Droit et justice] proposera une résolution au sujet de la responsabilité pour l’Holocauste » en raison des « propos inacceptables tenus à la conférence sur le Moyen-Orient ». L’ambassadrice israélienne, convoquée, a mis en cause la presse israélienne, qui aurait mal rapporté les propos du premier ministre.

Lire aussi La controverse reprend en Israël sur la loi mémorielle polonaise concernant la Shoah

Un peu plus tard, tenant à apaiser les tensions, la présidence polonaise a évoqué un « exemple d’une manipulation journalistique nuisible. » Mais le vice-ministre des affaires étrangères, Szymon Szynkowski vel Sek, a affirmé ensuite que « les explications actuelles sont considérées comme illisibles » et que le ministère attend que « la partie israélienne se réfère clairement à ce qu’avait à l’esprit M. Netanyahou ».

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