Comment Washington a poussé l’Irak dans les bras de l’Iran

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Manifestation à Times Square, à New York, contre le conflit militaire avec l’Iran,  le 8 janvier 2020. La manifestation « Pas de guerre avec l’Iran » fait suite à l’assassinat du général iranien Qasem Soleimani.
Manifestation à Times Square, à New York, contre le conflit militaire avec l’Iran,  le 8 janvier 2020. La manifestation « Pas de guerre avec l’Iran » fait suite à l’assassinat du général iranien Qasem Soleimani. SPENCER PLATT / AFP

Analyse. La plus douce vengeance que pourrait imaginer l’Iran après l’assassinat du général Ghassem Soleimani serait d’achever le dessein qu’il n’a pu accomplir de son vivant : bouter les troupes américaines hors d’Irak. Téhéran n’a jamais été aussi près de ce but qu’après le vote par le Parlement irakien, dimanche 5 janvier, d’une résolution demandant à l’exécutif d’organiser le départ des forces étrangères du pays. Ce texte, certes symbolique et laissant ouvert le champ des possibles sur les modalités d’un retrait – complet ou partiel, immédiat ou étalé dans le temps -, acte néanmoins le profond malaise qui s’est immiscé entre Washington et Bagdad.

En violant la souveraineté irakienne pour éliminer le général Soleimani et son lieutenant en Irak, Abou Mahdi Al-Mohandes, Washington a ravivé les démons d’un antiaméricanisme qui n’avait jamais été aussi vindicatif depuis l’occupation américaine de 2003-2011. Il a fourni à l’Iran et à ses alliés irakiens, les partis religieux et milices chiites déstabilisés depuis octobre par une contestation populaire, une occasion de faire taire leurs détracteurs. Et, dans la lutte d’influence à laquelle se livrent les deux parrains rivaux depuis la chute du dictateur Saddam Hussein, Téhéran pourrait bien avoir marqué un point décisif sur Washington. Le départ des troupes américaines ferait de lui le seul maître de l’Irak.

Des errements depuis 2003

Il y a encore six mois, personne n’osait imaginer que les Etats-Unis puissent être forcés de quitter l’Irak et de le livrer à l’Iran. Surtout après y avoir perdu plus de 4 000 soldats et avoir investi 1 000 milliards de dollars depuis 2003. Encore moins au regard de la volonté affichée à Washington de contrer l’influence de l’Iran dans la région. Nombreux sont ceux qui désormais se demandent si le président américain Donald Trump souhaite lui-même y maintenir des troupes, alors qu’il ne cache pas sa volonté de se désengager de la région. A-t-il même essayé de gagner la lutte d’influence qui oppose les Etats-Unis à la République islamique dans le pays ?

L’impasse dans laquelle semble aujourd’hui se trouver Washington en Irak n’est pas le seul fait du président Trump. Elle est le résultat des errements de la politique américaine depuis 2003 et de la stratégie d’influence patiemment construite, en parallèle, par la République islamique. Le président George W. Bush a ouvert en grand les portes de l’Irak au voisin chiite en renversant Saddam Hussein, en démantelant ses institutions et en instaurant un système politique confessionnel qui a bénéficié aux partis religieux chiites proches de l’Iran. Le président Barack Obama n’a fait qu’accentuer la mainmise de Téhéran et de son obligé, le premier ministre chiite Nouri Al-Maliki, en retirant le contingent américain fin 2011.

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