« Comment s’opposer à Trump et aux “hommes forts” ? »

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Pour faire face aux leaders populistes, il faut d’abord prendre l’adversaire au sérieux, et se remettre en cause. Un pari réussi en Turquie par le nouveau maire d’Istanbul, se réjouit Alain Salles, chef du service international au Monde, dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 11h42 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. Face à un pouvoir de plus en plus souvent dominé par des hommes autoritaires, obsédés par la volonté d’imposer leurs discours et une vision du monde qui exclut toutes les autres, l’opposition démocratique fait souvent pâle figure. Aux Etats-Unis, les démocrates se heurtent contre le « mur Trump » qui reste inébranlable, en Hongrie, Viktor Orban annihile ses opposants en les divisant, et la gauche brésilienne est peu audible face à Bolsonaro. On peut étendre les exemples de la Pologne aux Philippines en passant par l’Inde, l’Italie, et bien sûr, Moscou.

Les critiques de l’opposition sont souvent pertinentes. Elles visent le langage outrancier de ces « hommes forts » – il faut reconnaître qu’ils sont principalement de sexe masculin – et leurs arrangements avec la vérité. Ces dénonciations seraient sans doute efficaces dans un monde politique inchangé, mais elles n’ont pas le moindre effet sur l’adversaire populiste, qui se nourrit de ces attaques pour mieux se conforter auprès de ses troupes inconditionnelles. Les critiques sont aussitôt tournées en ridicule, à coups de Tweet et de vidéos sur les réseaux sociaux ou les médias proches du pouvoir. L’opposition se débat mais est souvent impuissante à éviter leurs réélections.

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Accident de l’histoire

Elle est face à deux écueils. D’un côté, l’opposition est tentée par un repli méprisant face au simplisme des idées du leader populiste, avec un sentiment solidement ancré qu’il est arrivé là accidentellement. Mais à voir le nombre d’accidents de l’histoire qui se produisent tout autour du globe, la thèse apparaît bien fragile, et si aucun sursaut – accompagné de solides autocritiques – n’intervient, c’est bien l’opposition démocratique qui risque de devenir un accident de l’histoire dans plusieurs pays.

Ce sentiment d’incompréhension joue un rôle crucial dans l’échec de l’opposition face au parti Droit et justice (PiS) en Pologne, à Bolsonaro au Brésil ou à Trump aux Etats-Unis. Pendant des années, le parti libéral Plate-forme civique (PO) de Donald Tusk a méprisé le PiS de Jaroslaw Kaczynski, dont une première expérience au pouvoir a tourné à la déroute en 2006. En 2015, PO était tellement sûr qu’un retour du PiS au pouvoir était impossible, qu’il a fait uniquement campagne sur la diabolisation de « Mister K », sans voir que ce leader, peu charismatique et peu aimé dans le pays, avait su rajeunir ses troupes mais aussi parler à une partie de la Pologne qui se sentait exclue de la croissance des années Tusk. Dans l’opposition, PO a conservé la même arrogance et n’a pas fait l’effort de se renouveler.

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